Trois adolescentes enterrent le chat de l'une d'elle dans un terrain vague, à proximité de leur lycée. Heureuses de pouvoir participer à une fête organisée avec les classes supérieures, elles fondent de grands espoirs en cette soirée pour rencontrer des garçons et avoir chacune un petit copain. Mais l'une d'entre, pour échapper aux remontrance de l'une de ses professeurs, part en douce, passer quelques jours chez une copine. Elle se retrouve alors fliquée par ses parents...
Rien sans rien. Décidément, l’adolescence semble passionner les grands réalisateurs de notre époque... tout comme les petits. Alcool, cigarettes, trahison, mutilation, sexe, drogue, “ craquage ” de cours. Les réalisateurs contemporains sous-entendent que ces quelques mots résument notre jeunesse. Ces clichés redondants construisent le film de Valeria Gaï Guermanika.
Mais... pourquoi une si mauvaise image de l’adolescence ? Pourquoi utiliser trois figures féminines pour la représenter ? Quel est le message ? Cette histoire est la sienne. En manque d’aventures palpitantes ( ?), elle met en scène une étape commune de la vie. Futée, elle a voulu donner du piquant à son histoire, mais au lieu de cela, elle caricature le passage de l’enfance à l’âge adulte. On se demande, en tant qu’adolescentes, ce que sont devenus l’amour, l’amitié et l’émotion. Quelle idée de donner une image si rude ! L’utilisation des trois fillettes nourrit un portrait candide voire sexiste. Non, une jeune fille n’est pas seulement béate ! Si, comme elle le dit, c’est une partie d’elle-même, Valéria Gaï Guermanika garde une piètre opinion de ses années passées.
Où en étions-nous ? Ah oui... Le message... ! Il nous a peut-être échappé mais nous l’avons trouvé discret. Dépourvu de tout sens, le scénario est peu crédible : défier l’autorité ne signifie pas forcément fuguer, répondre absente en cours ou provoquer jusqu’à s’en faire frapper. Il y a tout de même le jeu des actrices aux sourires mutins qui rappelle le vieil adage : quinze ans, le bel âge. A l’image des adolescentes de “ Ils mourront tous sauf moi ”, la réalisatrice de 23 ans nous semble encore en crise, et le film n’en est qu’un caprice. Mais que pensera-t-elle de l’âge adulte ?
Camille ROLLAND, Margaux JANIN
Lycée Saint Exupéry, Lyon
2ème avis - Du déjà vu... mille fois
« Ils mourront tous sauf moi » est l'histoire d'une bande de trois filles prêtes à tout pour participer à leur première « boum » ou suprise party. Des frustrations liées aux interdictions de tenues choquantes aux yeux des adultes, aux fugues temporaires pour échapper à des parents castrateurs, leurs comportements en permanence excessifs sont mis en exergue, comme la mise en valeur de leurs corps encore peu formés, par un filmage proche des corps, notamment dans les approches des garçons. Mais le malaise visiblement souhaité par la metteur en scène passe par une insupportable et injustifiée mise en scène caméra à l'épaule, plus maladroite que convaincante.
Les seuls passages réellement inquiétants, parmi l'accumulation inefficace de scènes crues (baise en sous-sol, fumettes collectives suivies de partie de jambes en l'air...), sont finalement ceux liés à l'affrontement avec d'autres filles, qu'elles soient des copines improvisées par dépit ou des élèves plus âgées, aussi provocatrices que manipulatrices. Leur capacité à la violence est montrée de manière frontale dans les dernières minutes du film, sans pour autant sortir ce dernier d'un déjà-vu flagrant. En bref, mieux vaut revoir les dérangeants « Kids » ou « Bully » de Larry Clark.
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