Le déjeuner du dimanche… quelle plaie !

Le dernier film de Nanni Moretti, Le Caïman, présenté comme une violente charge anti-Berlusconi a profondément déçu, mais finalement, le salut du cinéma italien « politique » va venir de ce « déjeuner du dimanche ». Certes, la vocation politique de ce film n’est pas affichée comme elle pouvait l’être pour le Caïman, loin de là, mais au final, c’est à une véritable satire de la vie italienne que l’on assiste.

Sur fond de comédie, et de drame passionnel, on va voir une famille italienne se déchirer et se rassembler, dans un film où chacun en prend pour son grade. Bien sur, la satire la plus évidente est celle de la grande bourgeoisie italienne, plongée dans son conformisme et son conservatisme jusqu’à l’extrême. Mais les gauchistes n’ont eux-aussi qu’à bien se tenir. Tout aussi extrémistes que leurs cousins de l’autre bord, ils confondent idéalisme et convictions, réalisme économique et folie pure.

Finalement, c’est dans son explosion que cette famille trouve son salut. Alors que la Mama se retrouve à l’hôpital pour une hanche cassée, ses enfants traversent maintes épreuves dans leurs couples respectifs et chacun apprend à faire des concessions, à accepter la réalité du monde telle qu’elle est… et à faire ce qu’il faut pour s’y intégrer.

Bien sur ce « déjeuner du dimanche » joue sur les clichés, mais comment mieux faire exploser cette bulle mieux qu’en en soulignant les excès ? Au final, on ne retient qu’une chose, une brillante satire de la vie italienne, aussi intéressante et efficace qu’amusante et divertissante.