Mai 1949. Un écrivain allemand s'amuse à tuer des chats devant son fils, parce que « sans rossignols on se réveillerait dans un silence de morts ». Plus tard, au début des années 60, le fils se retrouve à faire des études de littérature. Il promet à son père de faire republier son plus grand succès, tiré à plus de 500 000 exemplaires...
Après une ouverture plutôt réussie, introduisant le personnage principal, fils d'un écrivain maudit, enrôlé par les nazis (Will Vesper), tueur de chats ("qui viennent de l'est et sont l'émanation du royaume des juifs"), "If not us, who ?" s'enlise progressivement, dans un récit personnel, sur fond historique. Pour son grand malheur, ce gamin persistera a vouloir tenir sa promesse: republier les écrits de son père. Le film aurait pu se contenter de développer cette partie de l'histoire, en restant centré sur l'édition, les humiliations et le rapport personnel à l'Histoire ou à l'oubli. Malheureusement, le scénario donnera de plus en plus d'importance à sa compagne, qui se radicalise peu à peu et rejoindra la fameuse "bande à Baader".
Il est facile de se dire, à la vue du film, que le cinéma allemand s'essaye, avec quelques années de décalage, à la même tendance qui a fait le succès du cinéma italien de ces dix dernières années ("Nos meilleures années", "Mon frère est fils unique"...), en évoquant l'Histoire récente par le prisme de destins familiaux. Mais ici, à force d'embrasser tous les thèmes, on ne sait plus très bien de quoi traite le film: de la libération sexuelle ? de la lutte contre les anciens nazis ? du pardon ? du gauchisme des années 60 ? du terrorisme ? Tout se mélange, avec un manque de hiérarchie évident, tout comme d'âme. Si cela a valu le prix de l'innovation au Festival de Berlin, cela vaudrait plutôt au spectateur une bonne migraine.
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