affiche film

© Zelig Films Distribution

I AM DIVINE


un documentaire de Jeffrey Schwartz

avec : Divine, John Waters, Ricki Lake, Mink Stone, Tab Hunter

Il s’appelait Harris Glenn Milstead et semblait être un jeune homme en surpoids vivant dans la banlieue de Baltimore. Des années plus tard, cet être timide deviendra l’icône trash Divine, égérie underground révélée par le cinéaste John Waters, acteur total jouant à fond sur la transformation, en guerre contre toutes les conventions sur le sexe, l’identité sexuelle et les apparences…


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Photo film

Un hommage raté et brouillon

Ceux qui possèdent chez eux l’édition DVD de "Cecil B. DeMented", à savoir l’un des derniers films de John Waters conçu comme un torpillage en règle du formatage hollywoodien, ont peut-être eu l’occasion de visionner l’excellent documentaire "Divine Trash", consacré au parcours du cinéaste et centré en grande partie sur le tournage de son film "Pink Flamingos". On pouvait y voir, outre les instants de tournage de ce qui reste encore l’une des comédies les plus subversives jamais réalisées, la complicité entre le cinéaste et sa « muse » Divine, en réalité Glenn Milstead, ancien jeune homme en surpoids devenu drag queen à la renommée internationale. La vie de ce personnage atypique, devenu très vite une sorte d’égérie underground en guerre contre les conventions sur la beauté et la sexualité, s’avérait assez riche pour envisager une approche documentaire. Une attente à laquelle ce film signé Jeffrey Schwarz serait censé répondre. Or, malgré une somme d’informations assez vaste, le résultat ne risque même pas d’intéresser les néophytes.

D’une enfance difficile jusqu’à un décès prématuré pour cause d’apnée du sommeil, le parcours de Divine ne se limite en aucun cas à la simple quête de célébrité d’un homosexuel renfermé qui aurait choisi de repousser les extrêmes dans son approche du métier d’acteur. Il s’agit surtout d’un parcours qui se parallélise avec l’évolution des mœurs sur l’homosexualité, la révolution punk, l’esthétisme ou le transformisme. Le souci vient ici du fait que seule la collaboration entre Divine et John Waters nous vaut quelques infos croustillantes (le cinéaste étant toujours aussi intéressant à écouter). Tout le reste du film se limite à une banale description façon Wikipédia d’un parcours artistique, avec tout ce que cela comporte de raccourcis narratifs, de montage frénétique, de gimmicks visuels ou de survol absolu du contexte socio-historique. C’est toujours le même problème de certains documentaires de ressentir le besoin de devoir tout traiter, sans se limiter à explorer un contexte précis et à en extraire au final un véritable point de vue de cinéaste. Du coup, en restant ainsi à la surface des choses, le résultat ne rend en aucun cas justice à la démarche punk de Divine.

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