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Un jeune scientifique travaille sur un projet top secret de nanotechnologie, et malgré d'étranges rêves qui le hantent, David Kreizler (Eric Bana) parvient à avancer dans son travail, jusqu'à ce qu'une irradiation aux rayons gamma provoque en lui de gigantesques changements et vienne en même temps réveiller un très douloureux passé enfoui dans les tréfonds de son âme…
Ce film, confié aux bons soins du réalisateur de " Tigre et dragons ", peut être diviser en deux parties, tellement le propos d'Ang Lee est partagé entre une adaptation sincère et l'apposition sur son univers propre. Car le plus gros défaut de ce film reste sa longueur, près de deux heures et demi, qui lui permet de placer ces deux films l'un à la suite de l'autre. Alors, amateurs de grosses bourrineries et de destructions massives d'immeubles, passe ton chemin ou ne rentre dans la salle qu'au bout d'une heure et demi.
Ang Lee réussit le tour de force de se réapproprier la créature et surtout son hôte, le docteur Banner. Ce qui semble le plus l'intéresser ici, sont les relations entre le père et le fils ainsi que les mystères qui les entourent. Nick Nolte dans le rôle de cet ancien scientifique aux idées presque anarchistes, étouffe le reste du casting et malgré son délire final, reste le personnage le plus intéressant et le plus percutant. Cet homme, frankenstein moderne, poursuivi par ses contemporains, tente malgré lui d'effacer ses anciennes erreurs et cache en lui un très lourd fardeau qui le conduira indubitablement à sa perte.
Que la créature qui vit dans le corps de son fils soit en partie de sa faute, c'est une réalité et le fait d'en être aussi bien effrayé que fasciné, le rapproche encore plus du statut de savant maudit et fou. Ainsi, son fils devient donc plus une victime d'un enchaînement de circonstances et donc bien moins maître de son destin, du moins dans la première partie du film. C'est cette prise de conscience qui va lui permettre de s'émanciper de la domination de ce père infâme. Et la rage qu'il libère se matérialise sous les traits d'Hulk. Un cri de rage, des années de frustration qui éclatent au grand jour.
D'ailleurs malgré tous ce que l'on pense des effets numériques, le visage de la créature, ses mouvements et son interaction avec les différents environnements dans lesquels elle évolue sont parfaitement maîtrisés. Les effets spéciaux, sans atteindre la révolution annoncée, dépassent les espérances de tous ceux qui ont lu quelques épisodes de la bandes dessinées. Hulk qui casse un mur, qui fait des bonds de plusieurs centaines de mètres, qui se bat contre des tanks, tous cela est parfaitement restitué. En plus Ang Lee utilise le multi-screen à la perfection renforçant ainsi le coté comic- book de son film.
Dans les scènes de transition ou d'action éclatée, cela renforce l'efficacité et permet aux spectateurs d'exactement se fixer sur le ou les détails voulus par le réalisateur. D'ailleurs les scènes d'action et de destruction, arrivent essentiellement dans la dernière heure et malgré leur parfaite maîtrise, peuvent paraître répétitives dans ce coté " on va étaler toutes les possibilités de la créature ". Heureusement elles sont furieusement spectaculaires et pleines d'images étonnantes.
Au final un film très différent de ce que l'on pouvait en attendre, où la psychologie des personnages prend le pas sur le fantastique, où les origines du personnage deviennent plus importantes que son devenir, bref un film à gros budget dont le souffle ne se trouve pas totalement dans ses scènes d'actions mais plus dans les relations tendues entre les personnages. Le plus bourrin des super-héros se révèle donc plus fragile que l'on ne le croit.
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