© Pyramide Distribution
Hope fuit le Nigéria pour essayer de rejoindre l’Europe. Mais son parcours ne va pas se passer comme prévu et sa vie va se retrouver mise en danger. Elle va alors recevoir l’aide d’un homme, dont les attentions sont peut être moins louables qu’il n’y paraît. À moins qu’il ne s’agisse d’amour…
Boris Lojkine avait déjà tourné des documentaires au Vietnam mais il effectue ici sa première intrusion dans le domaine de la fiction. Il s’intéresse cette fois-ci au continent africain, plus exactement aux migrants qui rêvent d’Europe, de cet Eldorado qui leur apparaît comme la terre de tous les possibles. Pour traiter de ce thème politique, le réalisateur a positionné sa caméra au cœur du parcours d’une jeune Nigérienne prête à tout pour rejoindre le vieux continent. Elle est celle qui donne son titre au métrage, « Hope », prénom renvoyant également à l’espoir sans faille qui l’anime. Car son épopée sera loin d’être paisible, les pires difficultés s’élevant devant elle, en particulier en raison de sa condition de femme.
Mais dans sa tragédie, elle va croiser un sauveur en la personne de Léonard. Il rebrousse chemin pour la secourir, même si le mal s’est déjà produit. Le début d’une belle histoire d’amour ? Pas si simple, car dans ces situations extrêmes, l’instinct de survie prime, et le bel éphèbe n’hésitera pas à faire valoir ses intérêts au dessus des sentiments. Plus que le voyage de ces migrants, c’est cette survie que le cinéaste va s’attacher à capturer, la décrivant avec une froideur saisissante. De la cruauté des passeurs au délabrement des ghettos organisés, tout est décrit avec une précision chirurgicale et un grand souci du détail. Et au milieu de cette tragédie, Boris Lojkine prend le temps de dessiner la relation entre les deux protagonistes, les liens qui vont les unir au delà de notre compréhension.
L’une des forces du film est également sa manière de mettre en image l’insoutenable, avec subtilité et sobriété. Outre une mise en scène élégante, « Hope » bénéficie de la rage de ses comédiens, tous non professionnels et véritables migrants. Entre la démarche documentaire et ethnographique, et une approche purement fictionnelle dans l’esquisse des relations humaines, le métrage magnifie son propos et nous montre comme rarement une perte d’innocence, le moment où la réalité vient briser les rêves. Seul ce fameux espoir demeure.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais