© Magnolia Pictures
Après avoir convolé, Bea et Paul se rendent dans la maison appartenant à la famille de la jeune mariée et où cette dernière a passé une partie de ses vacances du temps où elle était enfant. Le séjour se déroule sous les meilleurs auspices jusqu’au moment où Bea disparaît une nuit dans les bois et change radicalement d’attitude…
Au fin fond d’un bois se cache une adorable petite maison bordée d’un lac et située à quelques encablures d’habitations avoisinantes toutes aussi isolées. Luxe, calme et volupté attendent ce couple fraîchement marié qui a décidé d’y passer sa lune de miel. Sauf que "Honeymoon" n’est en rien une comédie romantique et tourne assez rapidement au petit film d’horreur à l’ambiance schizo inquiétante. Et quand on vous dit horreur, ne comprenez pas gore. Pas de sang, ni de monstres à la "Evil Dead", l’horreur est ici bien plus subtile, bien plus insidieuse, alors que le héros tente de comprendre le pourquoi du changement de comportement soudain de sa femme. Car oui, il ne se passe pas grand-chose mais ce que certains pourront trouver ennuyeux voire barbant, d’autres le savoureront comme une enquête conjugale prenante.
On est donc davantage au sein d'un huis-clos psychologique mettant en scène tout au plus quatre personnages dans un film qui réussit le pari de nous tenir en haleine jusqu’à la fin, voire même dans un état assez proche de la tension nerveuse poussée à l’extrême, si bien sûr on accroche à l’histoire et on se laisse prendre au jeu des indices et des retournements de situation ! Car comme son mari, on voit bien que l’épouse agit soudainement différemment. Comme son mari on n’y prête qu’un vague intérêt au début, sans vraiment s’en inquiéter. Puis, comme son mari, on commence à se méfier, à se poser de sérieuses questions, à se douter de quelque chose, puis à comprendre ce qui aurait pu la mettre dans cet état et enfin à esquisser une réponse à nos questions. Comme son mari, le spectateur élucide donc petit à petit cette étrange affaire.
Sauf que le spectateur, tout comme le mari, a bien vite fait de se planter de direction. La réalisatrice nous berne même avec brio avec ses faux sous-entendus et ses faux-semblants. La vérité était ailleurs et cette supercherie (ou ce panneau dans lequel on tombe) au milieu du film sera un des grands moments du récit. Un film qui arrive finalement avec peu de moyens à nous mettre dans des états pas possibles ! Il faut dire que devant la caméra, les acteurs s’en sortent très bien. On s’attache instantanément à eux, et autant dire que leur sort nous importe grandement !
"Honeymoon", s’il ne transcende pas le genre, est quand même une bonne surprise, un des ces petits films qui ne paient pas de mine, mais qui ont le coup de grisou pour faire exploser la baraque. La jeune cinéaste, qui sort ici son premier film, est assurément une réalisatrice à suivre ! Le Festival du film fantastique de Gérardmer 2015 a été bien inspiré de le sélectionner, même si au final le film est reparti bredouille de la station des Vosges.
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