© Shellac
Dans un pays méditerranéen, un homme trouve une mallette mafieuse remplie de billets. Il décide de garder le butin afin de subvenir aux besoins de sa famille et notamment de sa fille unique, pauvre petite femme de ménage. Un mystérieux homme arrive ensuite de Londres cherchant ladite sacoche qui était sienne. Le premier s’inquiète de cette venue, ce qui complique ses relations avec sa femme, sans compter que la police se mêle à l’histoire…
L’accordéon et les cuivres vous tiendront compagnie dans ce film en noir et blanc lourd de sa première à sa dernière image. Rien de plus dommage, car on se plaît à croire, au début, qu’on tient un étrange Rainer Fassbinder en noir et blanc… mais peine perdue, s’enchaînent et s’emmêlent ensuite une musique lourde, une interprétation chargée, des représentations pénibles, nous faisant rapidement comprendre que le film du hongrois Béla Tarr accumule les lourdeurs !
Chose intéressante dans sa réalisation : les ralentis n’en sont pas, ce sont tout simplement des plans séquences interminables sur les décors du film que la caméra filme doucement, tout doucement. Et ce n’est pas l’inspecteur Colombo qui mettra un peu de légèreté et d’humour à l’ensemble : il a malheureusement été remplacé au pied levé par le commissaire Maigret… (le scénario est une adaptation du roman de Georges Simenon « L’homme de Londres »).
Béla Tarr, parti bredouille de Cannes, n’a de toute évidence pas été satisfait des commentaires que le film a suscités lors de sa présentation. A peine rentré chez lui, il s’est remis au travail, reprenant le montage de la bande son comme de la construction de son film. Doit-on tout de même y voir une résurrection ?
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