© Walt Disney Studios Motion Pictures France
Skeeter Bronson travaille comme homme à tout faire dans un hôtel. Pour aider sa sœur, il accepte sans enthousiasme de veiller sur ses deux neveux pendant une semaine, leur racontant, avant qu’ils ne s’endorment, des histoires inventées de toutes pièces et inspirées de sa propre vie médiocre. Mais bientôt, certains éléments de ces histoires deviennent vrais, à la grande surprise de Skeeter…
Crevons tout de suite l’abcès : lorsqu’on écrit sur des films destinés aux enfants, il y a toujours un risque de se faire taxer de critique sans cœur. Ou d’adulte frustré. Les films de ce genre sont pourtant des œuvres cinématographiques à part entière, et méritent d’être traitées comme telles, surtout que la visée d’un certain public n’empêche nullement l’intelligence. Les enfants présents dans la salle pour la projection de ces « Histoires enchantées » seraient sans doute d’accord avec moi, eux qui n’ont pas beaucoup ri aux blagues très peu amusantes de la nouvelle production Disney.
Malgré une excellente amorce en forme de prologue, qui voit le grand Jonathan Pryce faire une apparition dans le rôle d’un gérant de motel à l’imagination débordante mais à la gestion catastrophique, et malgré un très beau postulat poétique qui tourne autour du besoin de raconter des histoires aux plus petits, « Histoires enchantées » peine à trouver son rythme de croisière dès lors que débute la soi-disant intrigue. Celle-ci est réduite à peau de chagrin : des personnages très archétypaux (l’homme à tout faire plein d’imagination et d’humour perdu dans un monde d’argent et de paillettes, la sœur hyper-protectrice en querelle avec son frère, le directeur d’hôtel un brin inhumain qui ne supporte pas de toucher les gens, le gendre idéal fardé et costumé, méprisant à souhait, etc.) qui circulent dans des situations assez grotesques.
On a connu Adam Sandler plus drôle, d’autant qu’ici son humour semble curieusement inadapté au public enfantin préalablement visé par le film : dans l’une des premières séquences, face à son patron et à la fille de celui-ci, il se dépatouille d’une confusion linguistique après avoir caractérisée la jeune femme de « bonne ». Même à prendre au millième degré, ce genre d’humour peine les adultes et passe complètement au-dessus des plus jeunes.
Sans véritable scénario, « Histoires enchantées » est construit sur des situations types et des leitmotiv qui doivent le sauver du naufrage à point nommé, c’est-à-dire quand l’histoire s’embourbe. C’est le cas du cochon d’Inde des neveux de Skeeter, Globule, doté d’une surprenante paire d’yeux, et qui sert de piqûre énergétique quand le rythme manque de pêche : une manière très artificielle de s’attirer quelques rires réguliers, même si la créature est effectivement attachante. Cela paraît d’autant plus dommage que l’histoire en elle-même méritait d’être traitée dans son entier, plutôt que de se laisser plomber par des digressions : les péripéties inventées par les enfants lors des séances nocturnes initiées par Skeeter se réalisent plus ou moins dans la réalité. C’est l’argument – publicitaire – du film mais, sur ce point, le spectateur reste clairement sur sa faim. Bref, une production Disney à réserver non aux plus jeunes, mais aux moins exigeants des fans.
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