© Diaphana Distribution
Dans un village palestinien d'Israël, à la frontière du Liban, une famille tente de vivre normalement alors que la guerre vient d'éclater. Des avions de chasse traversent régulièrement le ciel, et les bombardements sèment progressivement la panique, mais l’heure est aux festivités autour d’un mariage. Des tensions se font jour alors qu'ils découvrent que la plus jeune des filles a une liaison avec un étranger, un Anglais...
Hiam Abbass passe avec « Héritage » à la réalisation, tentant la peinture d'une famille palestinienne, vue au travers des yeux de la plus jeune des filles, revenue au pays après des études à l'étranger, avec un amant secret, un Anglais, dont elle ne pourra cacher longtemps l'existence à son entourage. Si, comme ce personnage l’explique à son ami pour lui expliquer le contexte, dans son village « tout est compliqué », le film décrit en effet un microcosme où tout est question de rumeurs et d'honneur, le tout exacerbé par des relations forcées avec l'ennemi : des Israéliens qui semblent profiter de la situation.
Car on comprend bien quels sont ici les enjeux qui se jouent, autour de cette jeune femme promise à un certain cousin (Ali), mais éprise de liberté, de par son éducation et son contact avec un monde bien plus vaste. Si on a l'impression que Hafsia Herzi surjoue un peu dans la colère, on saisit bien la complexité de son dilemme, entre rester et devenir prisonnière, ou quitter sa propre culture et sa famille. Une envie de fuir tout à fait légitime pour une femme moderne, surtout face à des hommes qui régissent une société, tout en étant décrits ici comme loin d'être irréprochables. Entre ceux qui trafiquent avec les Israéliens, ceux qui maltraitent les femmes ou s'adonnent à l'adultère, et ceux qui frôlent la ruine financière, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.
Malheureusement, le principal problème du film réside justement en un manque flagrant d'introduction des nombreux membres de cette grande famille. Car il faut presque la totalité du long métrage pour arriver à comprendre quelles sont les filiations et alliances qui sont en jeu ici. D'autant que le scénario se répand sur une multitude d'enjeux secondaires qui font que la persécution subie par la jeune femme interprétée par Hafsia Herzi passerait presque au second plan. Reste le plaisir de voir Hiam Abbass également devant la caméra, pour une fois dans un rôle de personnage négatif.
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