Une Japonaise d'âge mûr, immigrée illégale aux États-Unis, est reçue par un psychiatre chargé de statuer sur son état dans une affaire de crime...
Ce long métrage américain joue sur plusieurs tableaux : flirtant avec l'expérimental, il joue aussi la carte du polar au twist final un rien opaque. Mettant en scène une femme âgée, le film s'ouvre par un long entretien entre elle et son psychiatre, durant lequel elle explique avoir brûlé par accident sa famille lorsqu'elle était petite, avant de déclarer au psy qu'il n'est pas taillé pour ce métier. Tirant en longueur, la scène a pour but d'asseoir la légère domination de la femme sur cet homme effacé, dans sa vie professionnelle comme dans le privé.
Mêlant ensuite les temporalités, l'auteur nous emmène dans les méandres du quotidien d'un psychiatre peu sûr de lui et de cette femme supposée folle. Immisçant légèrement le doute, la forme reste assez statique, enchaînant les séances d'entretiens, la caméra restant principalement centrée sur la femme, captant les gestes d'une actrice investie, se rapprochant de son visage dans les moments de conscience, pour nous perdre face à sa supposée complexité.
Quelques flash-backs obscures viennent illustrer ça et là son propos sur son passé ou les souvenirs des événements récents, sans pour autant vraiment éclairer le spectateur. Un peu facile, la succession de scènes fait aussi appel à des moments récurrents, comme le repas entre le psy et sa femme, où de la batterie remplace les paroles du mari, volontairement inaudibles. Une manière (assez pénible) de signifier l'inconsistance du personnage ? De même, dans l'ascenseur au milieu de la foule, certains dialogues sont assourdis. Une manière de signifier les certitudes du psy, qui croisa alors par hasard sa patiente ? Le scénario, tiré d'une nouvelle de Fuminori Nakamura intitulée « Fire », laisse trop de zones d'ombre pour permettre au spectateur de répondre par lui-même.
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