affiche film

© UGC Distribution

PIÉGÉE

(Haywire)


un film de Steven Soderbergh

avec : Gina Carano, Channing Tatum, Michael Fassbender, Ewan McGregor, Michael Douglas, Antonio Banderas...

Dans un dinner d'une petite ville américaine, une jeune femme attend qu'on lui serve sa commande quand entre un homme imposant qu'elle semble reconnaître. Celui-ci s'assoit en face d'elle et lui indique qu'il est venu la chercher. Lorsqu'elle refuse de le suivre, une bagarre extrêmement violente éclate. Elle réussit à s'échapper, emmenant avec elle un otage...


2
Photo film

POUR: Niveau +4 – Sacré bout de femme

Steven Soderbergh l'a dit lui-même lors de la conférence de presse au dernier Festival de Berlin : il aime alterner les projets dits « sérieux » et les produits plus fun qui ne donnent pas trop à réfléchir. Après « Contagion », présenté l'an dernier à Venise, le voici donc qui nous livre « Haywire », sorte de Jason Bourne au féminin, un film qui relève clairement de cette seconde catégorie.

Tourné entièrement en lumière naturelle, le film retrace le parcours d'une jeune femme, tentant de découvrir pourquoi on cherche à l'éliminer. Prise au piège dans un dinner américain par l'un des anciens agents avec lequel elle a travaillé à Barcelone (Channing Tatum), elle s'échappera grâce à ses talents dans le combat à mains nues. Le principe narratif est alors simple : ayant enlevé le jeune homme qui lui était venu en aide, elle lui racontera son histoire, dans les moindres détails. Le spectateur, lui, aura droit aux flash-back survitaminés qui permettront à l'héroïne d'expliquer sa version des faits, et tenter ainsi de sauver sa peau face à ceux qui veulent la diffamer.

Professionnelle en arts martiaux, Gina Carano n'a donc pas été choisie au hasard pour interpréter le rôle principal de « Haywire ». Il faut dire qu'il se dégage des nombreux affrontements dans lesquels elle devra s'impliquer, une tension extrême, doublée pour le spectateur de montées soudaines d'adrénaline, celui-ci souffrant pour des acteurs projetés sur des murs, des tables en verre, ou assommés à coups de vases et autres objets ! L'utilisation de la fameuse caméra RED dernière génération (qui permet de découper le cadre souhaité dans un plan en réalité beaucoup plus vaste) donne efficacement une impression d'urgence dans quasiment toutes les scènes de ce film, résolument tourné vers l'action.

Dans une belle histoire de machination, menée par un Ewan McGregor trouble et retord, « Piégée » (c'est le nouveau titre français) nous balade avec un plaisir indéniable de Barcelone aux USA, en passant par Dublin et le Nouveau Mexique. Mais, il nous mène aussi en bateau, déjouant toutes nos prévisions instinctives, grâce à la complexité d'un scénario plein de manigances de services secrets. Par la puissance des scènes de combat, on en ressort, à l'image de l'otage, lessivé, mais avec l'envie irrésistible de suivre à nouveau cette héroïne hors norme.


CONTRE : Niveau 0 - Mission impossible pour une James Bond girl en cavale


Comme dans tout film d’action qui se respecte, les scènes de combat (toujours à mains nues) se doivent d’être impressionnantes, voire spectaculaires. Et Soderbergh y arrive très bien. Il choisit de tourner les scènes de poursuite avec une caméra Red One (pour permettre une fluidité d’images plus importante qu’une DV), en caméra à l'épaule, et choisit des plans fixes pour les scènes de combats, pour laisser s’exprimer la force et la rage de son personnage principal, le tout rythmé par une bande son parfaitement calée sur chaque scène.

Côté casting, Gina Carano, qui interprète l’héroïne de ce thriller, n’est autre qu’une championne d’arts martiaux et top model du fitness aux Etats-Unis. Soderbergh, qui l’a choisie en regardant un soir la télévision, a trouvé en elle toutes les qualités physiques nécessaires pour les scènes d’action (contre des hommes un peu mous - messieurs dont on sent l’empâtement !), combinées à la grâce et la beauté qu’impose le système hollywoodien.

Même si son personnage féminin est au centre de l’histoire, Soderbergh a choisi d’entourer la reine des rings d’une belle équipe de mâles. Alors pour lui donner la réplique on retrouve Michael Douglas, Ewan McGregor, Antonio banderas, Michael Fassbender… espérant peut-être ainsi réitérer le succès de la bande d’Oceans Eleven.

Le seul bémol de ce nouveau long métrage du réalisateur le plus prolifique de sa génération (un film par an en 23 ans !), c’est qu’à force de regarder son héroïne fuir, se cacher, puis de nouveau courir, se battre… on s’épuise ! L’intrigue finit par perdre de son intérêt. Le côté Jason Bourne en talons ne nous tient pas en haleine bien longtemps. Finalement, « Haywire » laisse une sensation de réchauffé, qui sent la volonté de faire une suite à plein nez (sûrement en version série TV).

Loin d’être comparable au « Fugitif », « Haywire » restera un bon divertissement pour des mecs qui ont envie de voir des bastons et notamment une mémorable scène de combat hautement érotisante entre Carano et Fassbender, impliquant une tentative d’étouffement entre les cuisses de la tigresse… un meurtre peut être pas si désagréable !

Véronique Lopes

01-05-2012

Donnez votre avis (1)

Partager cet article sur Facebook Twitter





LA BANDE ANNONCE