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Nous voilà catapulté dans le corps d’Henry, un homme qui vient d’être ramené à la vie par sa femme Estelle, après une mort qui semble avoir été particulièrement violente. Il est à présent mi-homme mi-machine et se retrouve poursuivi par une armée de mercenaires. Dans un Moscou hostile, Henry devra lutter pour sa survie et pour retrouver sa femme qui a été kidnappée…
"Hardcore Henry" est une véritable expérience cinématographique à mi-chemin entre un jeu vidéo et un film d’action. Pendant une heure et demie, nous allons enchaîner les séquences d’action en vue subjective pour échapper à des mercenaires armés jusqu’aux dents et pour retrouver Estelle, la femme d’Henry qui l’a ramenée à la vie en le transformant en super soldat biomécanique.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le film est une véritable claque visuelle. Dès le générique de début, on sait que le spectacle auquel on va assister sera à nul autre pareil. Les combats sont très bien rendus, les actions qui se déroulent à l’écran sont relativement claires, ce qui suffit à faire du film une expérience particulièrement intéressante. Mais l’un des problèmes de la vue subjective reste la position du personnage principal dans l’espace. On élimine les ennemis les uns après les autres sans vraiment savoir d’où ils arrivent et, ce qui est plus dérangeant, sans savoir où nous sommes nous-même situés par rapport aux décors. Certes, le problème ne se fait pas sentir sur toutes les séquences, mais cela nous empêche parfois d’être totalement immergés dans le film.
Mais ne soyons pas trop tatillons. Dans l’ensemble, Naishuller fait preuve de beaucoup de maîtrise et certaines « éliminations », comme on dit dans le monde du jeu vidéo, sont particulièrement impressionnantes visuellement parlant.
Si les scènes d’action sont très plaisantes à suivre, on ne peut pas vraiment en dire autant de l’histoire. En effet, le long-métrage est une belle expérience cinématographique, mais finalement, c’est un peu au détriment du scénario. Car pour que tout cela tienne debout, le réalisateur ne peut faire avancer son intrigue qu’avec des éléments vus par un personnage qui se réveille complètement perdu, sans aucun souvenirs de ce qui lui est arrivé avant le générique de début. Autant dire qu’on ne sait pratiquement rien des différents protagonistes et de leurs motivations. On devine, par exemple, qu’Akan, le grand méchant du film, poursuit Henry pour utiliser la technologie d’Estelle afin de fabriquer une armée de super soldats. On ne sait pas vraiment comment il sait qu’Henry est l’homme qu’il lui faut ni dans quel but il souhaite créer son armée. Est-ce pour en faire des mercenaires ? Est-ce pour dominer le monde ? Rien n’est expliqué mais cela ne semble pas avoir beaucoup d’importance. Autant dire qu’à côté des scènes de combat, les séquences censées faire avancer l’intrigue sont assez pauvres.
Mais après tout, avec "Hardcore Henry", l’objectif de Naishuller n’était pas tant de raconter une histoire que de s’aventurer sur des terrains encore inexplorés au cinema. Et pour ce qui est de ce dernier point, on peut dire que le film est une véritable réussite. Les habitués des FPS (jeux vidéos de tir à la première personne type "Call of Duty") ne seront pas vraiment dépaysés. Pour les autres, l’expérience sera des plus surprenantes.
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