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Un tchat par internet mène souvent à des rencontres. Une jeune fille de 14 ans ayant longtemps discuté avec un homme d'une trentaine d'années, accepte un rendez-vous dans un café...
Il y avait bien longtemps que nous n'avions pas eu un film véritablement physique à nous mettre sous la dent. Car "Hard Candy" fait partie de ces oeuvres à la fois exigeantes et choquantes qui vous remuent les tripes tant il pose de question sur la nature humaine et sa possible noirceur. En cela, il est à ranger aux cotés de "Trainspotting" ou "Requiem for a dream". Traitant d'un sujet tout aussi sensible - la pédophilie - le scénario aborde ce tabou sous toutes les coutures, usant de suspicions réciproques des plus troublantes, et retournant les préjugés usuels.
Ici la jeune fille n'est pas si innocente, et celui qui pourrait être le bourreau et avoir la supériorité à la fois intellectuelle et physique pourrait ne pas avoir le dessus. Où commence la pédophilie? Quelle est la différence d'âge admissible pour avoir une "relation", et où s'arrête le consentement. Par des discussions habiles entre deux êtres apparemment sensés, le scénariste nous met face à ces possibles questions. Puis il passe à l'action, et renverse le questionnement. Où commence la culpabilité? Et surtout quel est le niveau d'humanité de ce qu'on appelle ou pense être la justice?
Les deux interprètes de ce huit clos éprouvant sont pour beaucoup dans la réussite du film. Ellen Pag est sidérante de duplicité, alliant en un seul visage l'innocence juvénile et le coté pernicieux de l'inquisiteur. Et Patrick Wilson donne lui aussi à voir une souffrance authentique comme la droiture apparente de l'intellectuel urbain. Leur face à face vous laisse sur le carreau tant il est éprouvant pour les nerfs comme pour la morale. Un film percutant, à voir cependant le coeur bien accroché.
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