© Paramount Pictures France
Enfants, Hansel et Gretel sont abandonnés dans la forêt par leurs parents. Ils seront attirés dans une maison faite de sucreries, appartenant à une sorcière cannibale qui compte bien les enfourner pour en faire son repas. Mais Gretel réussit à la tuer et délivre son frère. Ils s’échappent alors et à partir de ce moment, ils consacreront leur vie à la chasse aux sorcières...
Après cette brève introduction, le film débute avec un générique qui, immédiatement, nous plonge dans un véritable univers. En quelques minutes, nous assistons à un résumé des évènements qui ont suivi leur petite mésaventure avec la sorcière du premier acte. Le frère et la sœur ont donc grandi et sont devenus d’impitoyables chasseurs de primes. Mais pas de n’importe quelle espèce : des chasseurs de sorcières (d’où le titre) ! Nos deux orphelins parcourent le pays et traquent sans relâche, et avec une certain panache, la moindre vieille peau au nez crochu.
Étonnamment, le duo formé par Jeremy Renner (devenu, tant bien que mal, le nouvel action man d’Hollywood) et Gemma Arterton (dont on se demande encore le pourquoi du comment de sa présence dans un tel rôle) fonctionne fort bien et on prend plaisir à les voir exploser de la sorcière à tout va. Voici donc, un premier bon point pour cette série B. Oui, je dis bien « série B ». Car soyons honnête, il ne faut pas s’attendre à autre chose venant du réalisateur norvégien Tommy Wirkola ; déjà coupable du délirant «Dead Snow » (l'histoire d'une bande d’adulescents poursuivie par une armée de zombies nazies. Du lourd, je vous dis !).
Des qualités, le métrage en possède quelques unes. Tout d’abord, son univers visuel. Il est riche, kitsch (dans le bon sens du terme) et baigne dans une ambiance à la fois gothique et d’influence steampunk. Les paysages naturels se mélangent très bien aux décors de studio. On en vient même à penser aux « Frères Grimm » de Terry Gilliam (un hasard ?). Le bestiaire général est plutôt impressionnant au vu du budget « modeste » de cette production (la scène de la réunion des sorcières en est un parfait exemple - pour les nostalgiques, on pensera plus à Buffy et consorts...). Et à l’ère du tout digital, Tommy Wirkola se paye le luxe d’un troll géant « physiquement présent », entièrement en latex et animatronique, cela rappelant la bonne vieille époque des productions telles que « Dark Crytal » ou encore « L’histoire sans fin ». Mais ce manque de budget renforce ce côté attachant du film, et la première référence qui vient à l’esprit reste le navet quatre étoiles de triste mémoire « Van Helsing » ou encore plus récemment, « Abraham Lincoln : Chasseur De Vampires », avec un esprit beaucoup plus fun, au final.
À côté de cela, ça charcle sévère, avec écartèlements, explosions de corps humain (Gemma Arterton a du bien s’amuser lors la scène en question), démembrements cartoonesques, en veux tu-en voilà ! Certes, le réalisateur fait preuve d'un abus éhonté du sang numérique ; mais le fan du genre sera ravis. Les scènes d’actions, soulignées par moult ralentis, restent lisibles, et l’humour y est très présent (parfois pas si drôle; est ce volontaire ?). De plus, il est toujours très appréciable de retrouver, la bientôt quinquagénaire, Famke Janssen dans le rôle de la cruelle sorcière. Les années glissent définitivement sur cette femme (soupir), dommage que son personnage ne soit pas très consistant, tout comme le reste de ses acolytes qui restent ridiculement sous exploitées.
Alors soit, le scénario tient sur une demi feuille de cigarette, les dialogues sont totalement absurdes, tout comme certaines situations, et l’ensemble cabotine à fond de ballons, mais le réalisateur ne vous prend pas en traitre. Avec un titre et une affiche pareils, le spectateur sait à quoi s’attendre en posant ses fesses dans la salle de cinéma. Le tout est emballé sur un peu moins d’une heure et demi, ce qui pour ce type de film est amplement suffisant. Quand à la 3D, elle fait office de divertissement beaucoup trop léger et l’effet « parc d’attraction » lasse assez vite. Recevoir des éclats en tout genre à la figure; c’est bien sympa au début, mais bon…
En conclusion, « Hansel et Gretel : Witch Hunters » s’avère être un honnête divertissement du samedi soir : débile, fun, peut être un peu trop foutraque, assez bien rythmé et totalement assumé. Rien de bien prétentieux, donc. Adeptes du second degré, allez-y pour vous marrer un bon coup entre potes. Les autres ; vous êtes prévenus.
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