Pauvre petite fille riche...

Que de morale dégoulinante ! Et oui, « Hannah Montana » démarre sur les chapeaux de roues, tel un film pour adolescente écervelée ou « accro du shopping » qui préfère passer son temps à courir les magazins et aller pousser la chansonnette, que de le consacrer à sa famille. Rien de bien anormal, mais star system et luxe sont un peu trop mis en exergue pour que tout cela soit innocent.

Mais Disney oblige, sous le vernis glamour, les valeurs familiales doivent se faire jour. Et c'est là le propos éléphantesque du reste du film, réconcilier une ado friquée avec la campagne « country », où elle pourrait avec bonheur aller chercher des oeufs le matin dans le poulailler ! Passe encore le couplet sur la mémoire et la honte d'oublier ses racines, les gags s'alignent et régressent avec un rythme épileptique: la quête maladroite des oeufs, les allers-retours improbables entre un banquet en star et un dîner en amoureux en Miley.

Comble du ridicule, le discours réducteur sur les promoteurs, une petite opération d'urbanisme à l'échelle d'un quartier étant montrée comme une menace pour toute une vallée. Sans parler de la caricature du promoteur sans scrupule et bardé d'argent... On nage dans la paranoïa et dans l'affrontement stériles entre les ruraux traditionalistes et les urbains modernes. Reste que le scénario ne cherche pas à donner dans la mesure ni à faire se rencontrer deux mondes: il n'y a que le rural qui vaut, et c'est malheureusement ce qui l'enterrera un jour !