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Lorsque son quotidien bien rodé est tout à coup perturbé par l’arrestation de son mari, Hannah voit sa vie basculer, entre incompréhension et peur de la vérité...
Présenté en compétition du dernier Festival de Venise, "Hannah" aura valu à Charlotte Rampling un prix d’interprétation féminine fort mérité. Dressant la portrait d'une femme enfermée dans un quotidien à la solitude grandissante, perdue entre le soudain emprisonnement de son mari, des enfants qui ne veulent plus la voir, et un métier de femme de ménage qui l'ennuie. La mise en scène, des plus austères, traduit parfaitement ce sentiment, enfermant son personnage dans des cadres étriqués, des lumières de plus en plus éteintes, et surtout un quasi mutisme.
Hannah semble ainsi cloisonnée une bonne partie du métrage entre les quatre murs de cet appartement, où la routine s’exprime d’emblée (cuisine, repas silencieux, télé, massage de son mari…). Elle a de plus en plus souvent la tête hors champs. Et même ses cours de théâtre, auxquels elle semble extérieure, mêlant des exercices de relaxation, pourraient bien finir par ne plus calmer. Construisant un isolement progressif, le scénario laisse planer le mystère sur le drame qui a pu se jouer, tout en trahissant progressivement la tempête qui la gagne.
Parfait dans la détresse dissimulée derrière une forteresse de routine, Charlotte Rampling est bien entendu l'atout principal du film, laissant pointer l’envie de respiration, sous une montagne de non-dits. Une œuvre exigeante et brute, qui utilise à bon escient quelques belles paraboles sur l’immobilisme que l’on se construit parfois. Par peur ?
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