Un couple de personnes âgées se rend dans une clairière pour y monter un hamac, s'y asseoir et converser sur leur fils, parti à la guerre et hypothétiquement décédé...
Ce film paraguayen est signé d'une jeune réalisatrice, tout droit sortie de l’atelier du festival de Cannes, structure ayant pour objectif d'aider les auteurs à affirmer leur style. Malheureusement ce premier long métrage, s'il est indéniablement intéressant sur le fond, de par les dialogues omniprésents entre deux adultes parlant de leur fils, parti à la guerre et dont ils doutent du possible retour, se trouve être à la limite du supportable formellement. Car au final, on n'y dénombre pas plus d'une dizaine de plans, pour la plupart fixes.
Sans demander à ce genre de film d'user de techniques particulièrement modernes ou sophistiquées, on pouvait espérer que les outils les plus rudimentaires du cinéma (montage, ou mouvements de caméra) puissent être au service de cette histoire de deuil, d'une tristesse infinie, à l'image des obsessions récurrentes des deux vieillards. Le premier plan, sur une clairière à moitié plongée dans la pénombre, dure pratiquement une demi heure, et ne permet à aucun moment de distinguer les deux personnages, pas plus grands qu’un pouce tendu devant soi. Et non suffisant, il revient nous hanter dans les vingt dernières minutes. Il est difficile alors de ne pas se demander si l'auteur ne fait pas un film pour elle seule, tel un objet narcissique et pédant, dont la simplicité revendiquée n'a d'égal que l'absence totale d'idée mise en scène. Du coup, "Hamaca Paragaya" reste simplement irritant et profondément ennuyeux.
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