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Tsanko Petrov est cantonnier, au cours de l’une de ses rondes pour vérifier l’état des rails, il trouve des centaines de billets sur la voie ferrée. N’écoutant que son honnêteté, il décide d’appeler la police. L’État, par le biais du ministère des transports décide de le récompenser. Lors de la cérémonie, Julia Staikova, responsable des relation publiques du ministère, lui demande de lui confier sa vieille montre pour qu’on puisse lui remettre sa récompense : une montre digitale. Mais dès le lendemain, cette dernière cesse de fonctionner, et Tsanko souhaite retrouver sa vieille montre. Commence alors le début d’une bataille désespérée…
Les réalisateurs dénoncent la corruption qui ronge l’État bulgare à tous les niveaux, pas seulement celui des hauts fonctionnaires, mais également celui qui implique ceux situés en bas de la pyramide institutionnelle. Stanko Petrov se retrouve malgré lui broyé par le système (au propre comme au figuré). Utilisé par celui-ci, il n’imagine pas les conséquences de ses actes, car il souhaite au fond uniquement récupérer sa montre. Il se retrouve finalement être le grain de sable dans une mécanique de corruption étatique bien huilée.
L’une des thématiques du film est l’importance de la parole pour contrôler, dénoncer, s’excuser. Le héros de l’histoire, du fait de son bégaiement, est facilement manipulable car ayant du mal à s’exprimer. On peut donc aisément détourner ses propos ou ne pas l’écouter. Dans le long-métrage, les médias, qui sont présentés comme principal contre-pouvoir face à l’État corrompu ne sont pas d’un grand secours pour le héros. En effet, celui-ci sert davantage la cause des médias, c’est-à-dire la dénonciation de la corruption, qu’eux ne l’aident dans sa quête personnelle pour retrouver sa montre.
De l’autre côté, la responsable des relations publiques du ministère des transports tente de tout contrôler, aussi bien dans son boulot que dans sa vie privée. Or Tsanko Petrov n’est pas contrôlable et la nature non plus (elle tente d’avoir un enfant par FIV mais suit peu son traitement de stimulation hormonale…). Ce qui est intéressant c’est que ces deux protagonistes que tout oppose, vont être entraînés à cause d’une simple montre, dans une spiral qu’ils ne maîtrisent pas, pour aboutir à un dénouement cynique. L’avant dernière scène aboutit en effet à un retournement de la vulnérabilité entre les deux personnages avec l’idée que poussé à bout et méprisé, un individu des classes inférieures, puisse se venger et devienne hors de contrôle.
Au final les réalisateurs, au travers de cette histoire de montre, nous dressent un portrait sans concession de la corruption rampante au sein de l’État bulgare, pays où l’honnêteté est rarement sans conséquence négative pour celui qui en fait preuve et où le système est bien plus fort que l’individu car ce dernier, est forcément vulnérable.
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