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Greta, adolescente de 14 ans, vient d'emménager avec ses parents dans la banlieue d'une grande ville australienne. Solitaire et réservée, elle se réfugie dans son propre univers, n'admettant la compagnie que d'un unique ami : Elliott. Lorsque ses parents lui annoncent qu'ils vont organiser une fête pour ses 15 ans, elle est prise de panique...
"Girl asleep", présenté en ouverture de la section « Generation » dédiée aux plus de 14 ans du Festival de Berlin 2016, revêt des allures de film de Wes Anderson. Certes, il s'agit ici d'un long métrage australien, emmené par une réalisatrice venue du théâtre, mais comme pour beaucoup de films du cinéaste américain, le sujet de "Girl asleep" est centré sur la question de l'évolution de la personnalité adolescente. D’autre part, l'humour pince sans rire de l'ensemble, tout comme le caractère légèrement et délicieusement ringard de certains personnages constituent d'autres points communs. Dans un format d'image carré, on suit donc les aventures de Greta, fraîchement installée avec ses parents dans une nouvelle ville, qui devient ami avec le loser du coin, Elliott, et refuse de fréquenter les insupportables filles à la mode de son lycée.
Utilisant les clichés des teenage movies en milieu scolaire, Rosemary Myers s'amuse à faire de ses personnages de truculentes caricatures décalées. La bande de pimbêches prétentieuses pose ainsi en permanence à la manière de top models de pacotille et se déplace en cadence comme s'il s'agissait d'une chorégraphie. L'héroïne et ses collègues sont affublés d'un uniforme ridicule invitant à la déprime, quand le père arbore des tenues seventies qui font fureur à chaque apparition et provoquent d’irrépressibles ricanements (et on ne parlera pas des coiffures improbables de la mère).
Comme chez Wes Anderson, les observateurs les plus fins pourront se régaler des multiples détails, en fond de plan, qui ajoutent ainsi un niveau d'humour supplémentaire, aux situations ou dialogues absurdes, crus ou décalés. Quelques idées de mise en scène sont également à retenir, comme le dîner filmé depuis le tourniquet central de la table d'un restaurant chinois (un peu systématique, mais efficace), ou la caméra tournoyante annonçant un sommeil à venir. Le refuge dans un monde imaginaire est assez réussi, convoquant créatures et comportements étranges, pour mieux symboliser la peur du changement. Parmi les autres thèmes abordés par le film, citons la cruauté du désir et du monde des adultes ainsi que le nécessaire besoin de s'affirmer. Une belle réussite qui aurait mérité cependant un peu plus de retenue dans sa partie fantasmagorique.
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