© pyramide films
Dans une famille italienne, deux jumeaux, fille et garçon, entretiennent une relation plus qu’étroite…
En se concentrant sur l’histoire des deux jumeaux, et en faisant presque abstraction du reste de la famille, Albertina Carri traite de l’inceste, non pas avec pudeur, mais avec une certaine violence visuelle. Elle décrit les mécanismes de mensonges, qui permettent de cacher la situation, mais aussi de ne pas s’avouer à soi même l’anormalité de ces gestes, qui constituent bien de l’amour, pour qui ne jette pas de regard extérieur. Entre peur du danger, et exacerbation de l’excitation, le cœur des jumeaux balance, alors qu’ils se doutent que leur mère entend certains bruits, la nuit.
Mais l’interdit n’étant pas clairement posé, peut être par absence de suspicion assez forte, seule la scène clé du film, où la mère ose enfin porter le regard sur les agissements de ses enfants, donne lieu à jugement et à drame. A la découverte subjuguante, la réalisatrice fait répondre la gêne horrifiée des deux adolescents, et leur expression bruyante de culpabilité. Réaliste explosion d’une souffrance multiple, exprimée par des cris sauvages, elle n’en est que plus choquante, car résonne comme la conclusion attendue d’une longue descente au plus profond d’un interdit.
En évitant cependant, dans la dernière partie, une confrontation généralisée, elle laisse cependant planer un doute sur son propre point de vue, tout en évitant un jugement trop appuyé. Certains lui reprocheront peut être de jouer sur plusieurs tableaux, mais on lui reconnaîtra le mérite de la reconnaissance de plusieurs souffrances : celle de la juge, et celle des condamnés par avance.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais