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Gaston Lagaffe est stagiaire dans l'entreprise le Petitcoin. Son chef, Prunelle, tente de le mettre au travail tout en l'empêchant de faire capoter la vente de l'entreprise à Monsieur de Mesmaeker. Mais pendant qu'il est obnubilé par Gaston, le Petitcoin se retrouve en faillite....
Après avoir porté à l’écran la BD "Les Profs" (qui a connu une suite), PEF décide à nouveau d’adapter une bande-dessinée, mais pas n’importe laquelle : Gaston Lagaffe de Franquin. Ici, Gaston ne travaille plus dans la rédaction de Spirou magazine, mais en tant que stagiaire « Au petit coin », une entreprise au slogan simple, « Rendre utile l’inutile », dont le principe est de trouver une utilité à des produits ayant eu un défaut de fabrication. Hymne à la créativité dans l’entraide, au repos et à la paresse dans la bande dessinée, le Gaston version cinéma retrouve globalement cet esprit. Mais mettre Gaston dans un tel endroit est cependant une mauvaise idée, car on sait que sa créativité va finalement matcher avec l’esprit de l’entreprise alors qu’une rédaction était pourtant un endroit en total décalage avec son esprit d’invention.
Le scénario ne tient que sur un quiproquo et sur la situation de faillite dans laquelle se retrouve cette entreprise suite à la mauvaise gestion de Prunelle obnubilé par le danger que représente Gaston. Bien évidemment, l’imagination de Gaston finira par rentrer en accord avec celle de l’entreprise, ce qui permettra de la sauver. L’ensemble demeure plus que poussif, emballé à la va-vite, enchaînant les gags aussi faibles les uns que les autres (les réussis se comptent sur les doigts d’une main), comme si bout à bout ils pouvaient servir de moteur à l’histoire. On peut dès lors se poser la question de la difficulté d’adapter au format cinématographique une bande dessinée dont la structure repose sur un gag page.
Les personnages de la bande dessiné sont bien présents, tout comme l’animalerie de Gaston avec sa mouette rieuse, son chat ainsi que Bubulle son poisson rouge. Mais les acteurs cabotinent à outrance, tout semblant excessif dans leur manière de jouer (comme s’ils tentaient de reproduire à l’identique les réactions de leurs personnages issus de la BD) avec une mention spéciale à Arnaud Ducret dans le rôle de l’agent Longtarin et à Pierre-François Martin-Laval dans le rôle de Prunelle. Jérôme Commandeur n’est pas en reste. Le personnage de mademoiselle Kiglouss passe son temps à glousser et ne prononce pas un mot de tout le long-métrage, alors que dans la bande-dessinée, elle parle, et finit par desservir plus qu’elle ne sert l’humour (déjà mal en point) du long-métrage. Quant à l’interprète de Gaston Lagaffe, Théo Fernandez, il ne parvient pas à marquer les esprits par son interprétation.
On passera également sur des effets spéciaux, images de synthèse que l’on peut qualifier aisément de gaffe (Gaston en était sûrement à l’origine). Au final, Pierre-François Martin-Laval nous livre une adaptation ratée de la bande dessinée culte de Franquin, qui est à l’image d’une invention de son personnage principal, une bonne idée sur le papier mais qui ne fonctionne pas du tout et ce dès les premières minutes. Avec un casting, en roue libre, d’où ne surnage aucun acteur et un scénario se contentant d’enchaîner les gags peu réussis, les petits y trouveront peut-être leur compte, mais si vous souhaitez leur faire découvrir Gaston Lagaffe, faites-leur plutôt lire la BD, c’est meilleur en tout point.
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