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Dans les années quarante, à la fin de l’ère coloniale britannique, à Vasseypur, ville indienne en proie à la violence à cause des rivalités entre Sunnites et le reste des musulmans, Shahid Khan, en plein conflit avec le Sultan Daku, attaque les convois ferroviaires de marchandises en partance pour la Grande Bretagne. Ceci ne manque pas de rendre furieux le Sultan et d’inquiéter Ramadir Singh, directeur d’une concession minière, qui voit en l’appétit de Shahid un danger qu’il faut impérativement éliminer...
5h20 au total (le film sort en France en deux parties). La durée de ce film indien en rebutera certainement plus d’un. Et pourtant… Comme chacun sait, certains long-métrages d’une heure vingt peuvent paraître en faire cinq, alors que d’autres qui en font vraiment cinq paraissent parfois en faire trois fois moins. « Gangs of Wasseypur » fait sans aucun doute partie de cette dernière catégorie. Véritable saga d’une vengeance s’étalant sur trois générations de familles rivales, le huitième film d’Anurag Kashyap est loin des codes de la production Bollywood mais en a néanmoins hérité de tout le gigantisme. Scindé en deux parties pour être plus digeste, « Gans of Wasseypur » retrace, des années quarante à nos jours, la guerre sans merci que se livrent deux famille : Les Khan et les Singh.
Cette deuxième partie, centrée sur la troisième génération, et laissant une belle part aux années soixante-dix, est plus pêchue que la première. Outre un petit côté Tarantino avec des effets sonores et des gun-fights qui explosent l’ouïe et la vue, ce segment rappelle bien souvent « La Cité de Dieu » dans sa narration contant les caractères colériques et hauts en couleurs de jeunes chiens de guerre fougueux aux noms aussi improbables que Tangente, Perpendicular ou encore Definite. Alors qu’il faisait exploser un téléviseur diffusant un soap bollywoodien dans la séquence d’ouverture, Kashyap insère nombre de références à ce cinéma, faisant prendre les mimiques et parfois les répliques de stars de Bollywood à ses gangsters. Mieux rythmée, suivant une palette de personnages de plus en plus attachants, dont les femmes faussement reléguées au second plan, cette seconde partie transcende la première qui servait surtout à poser le décor d’un spectacle « Scorsesien » assez épique.
Bref, porté de bout en bout par une musique entrainante et une intrigue à ressorts assez passionnante pour se laisser happer plus de cinq heures durant, « Gangs of Wasseypur » contraste avec la mièvrerie et le kitsch de ce que l’on a l’habitude de voir venant de la production indienne. Sans rien révolutionner, Anurag Kashyap parvient à allier le style urbain occidental des histoires de gangsters à la démesure bollywoodienne en réunissant le meilleur des deux mondes. Une expérience !
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