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Harry, expert en art, travaille pour Lionel Shahbandar, un magnat des médias qui a un goût appuyé pour la peinture et plus particulièrement pour les meules de Monet. Harry, qui en veut à son patron, a un plan pour se venger : lui faire croire qu’une belle Texane possède l’œuvre tant convoitée, qu’il lui proposera de lui authentifier et qu’il lui fera vendre plusieurs millions de Livres sterling, butin qu’il pourra ensuite partager avec sa complice…
Écrite par les frères Coen (on se demande si ce ne sont pas des homonymes), d’après le remake d’un film de 1966, l’histoire de cet attrape-nigaud vaudevillesque ne mérite pas le déplacement, même pour son casting qui aurait pu éveiller l’intérêt. Colin Firth campe un homme à la fois coincé, maladroit et un peu stupide tout en étant un impitoyable calculateur. Rien ne lui est épargné dans cette histoire bateau vue et revue : la perte de son pantalon, l’enfermement dans le placard à balais (et la seule issue de secours : la bordure extérieure de l’hôtel pour rejoindre une chambre voisine), les coups de poing récurrents sur le nez, la tache d’eau entre les jambes… Ici, trop de ridicule ne tue pas le ridicule, ça le décuple ! Cameron Diaz, en provinciale idiote, à l’accent insupportable et aux expressions de grand-mère stupides, habite une caravane pourrie et est censée déplumer des poulets dans une ferme perdue au fin fond du Texas (on y croit dur comme fer), alors qu’elle n’oublie jamais, chaque matin, de faire ses exercices physiques pour maintenir son ventre extra-plat et ses jambes extra-sexy (on y croit davantage !). Stanley Tucci, visible dans trois scènes, n’est pas épargné en expert d’art allemand, l’occasion de nous asséner d’un autre accent insupportable. Seul Alan Rickman s’en sort honorablement. Il excelle même en salaud vulgaire et méprisable, dédaigneux envers son personnel et dont l’ego est aussi grand que ce qu’il ne cache pas (et qu’on ne voit pas je vous rassure, l’imagination fait le travail !) quand il se met littéralement à nu dans son bureau ou chez lui… !
« Gambit, arnaque à l’anglaise », une comédie : non ; une arnaque : oui. Pourtant, le film démarrait plutôt bien avec le faux scénario idéal imaginé par Firth et qui déroulait en quelques scènes toute l’intrigue du film. En 10 minutes, la trame se tenait bien. Ajoutez-en 80 derrière et patatras, la catastrophe pointe vite le bout de son nez et déploie le tapis rouge au grotesque et à la caricature. Tout juste pourra-t-on s’esclaffer d’un Firth caché dans une chambre d’hôtel du Savoy et que l’on croit découvert par son occupante, quand cette dernière s’arrête tout net près de lui. Mais ce n’est pas parce qu’elle venait de découvrir la supercherie, c’est qu’elle préparait un bon vieux pet qu’elle pouvait enfin libérer ! Rendez-vous compte, si seules les blagues caca-prout nous tirent un rire, imaginez le niveau du reste… Imaginez, hein, n’y allez pas pour vérifier !
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