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Roy, un petit truand de la Nouvelle-Orléans, parvient à survivre au guet-apens tendu par son boss. Prenant la fuite avec une jeune prostituée, il se lance dans une cavale pour essayer de rejoindre Galveston. Mais la route sera loin d’être facile…
Mélanie Laurent à la tête d’un polar âpre, cela peut surprendre au vu des précédentes réalisations de l’actrice cinéaste. Celle qui était jusque-là plus habituée aux drames intimes, à des portraits pudiques d’âmes tourmentées ou en quête profonde de liberté, fantasmait pourtant de capturer des paysages américains depuis de nombreuses années. Alors lorsqu’un producteur est venu lui proposer de mettre en scène une adaptation du roman de Nic Pizzolatto, créateur également de "True Detective", la Française n’a pas hésité. L’histoire est celle de Roy Cady, une petite frappe de la Nouvelle-Orléans, et Raquel Arceneaux, prostituée dont le visage juvénile ne saurait témoigner des traumatismes subis. Ensemble, ces êtres cabossés vont prendre la route, parcourir le Sud des États-Unis, avec ses motels miteux, ses sols poussiéreux et ses panoramas crépusculaires.
Si le film s’empare de tous les codes du thriller d’outre-Atlantique, la réalisatrice dessine une œuvre atypique, refusant le road-trip classique pour évoluer vers un drame plus confidentiel. Noir et violent, Galveston se transforme en un récit mélancolique et viscéral sur deux personnages n’ayant d’autre choix que de vivre dans le présent tant leur passé est trouble et leur futur incertain. Osant les longs silences et les temps morts, le métrage en devient même bouleversant au fur et à mesure que cette relation faite de non-dits et de maladresses prend le dessus sur l’intrigue mafieuse. Si l’émotion est si palpable, cela est également dû à la prestation parfaite de l’intense Ben Foster, désormais gueule symbole de cette Amérique écorchée, et Elle Faning, sublime dans le rôle de cet enfant ayant grandi trop vite. Magnétique et haletant, esthétique et inspiré, "Galveston" marque ainsi les débuts plus que réussis de Mélanie Laurent au pays de l’Oncle Sam.
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