© Warner Bros. France
C'était en 1993. Charlie Grimille, un élève du lycée d’une petite ville du Nebraska, trouvait la mort à cause du dysfonctionnement d’un accessoire durant la représentation de fin d’année de son groupe de théâtre. Une vingtaine d’années plus tard, une nouvelle troupe de lycéens décide de remonter la pièce pour la jouer comme elle aurait due se dérouler en 1993. Oui mais voilà, une telle tragédie laisse des marques et parfois, mieux vaut ne pas ressusciter les fantômes…
C’est avec une certaine déception, voire une pointe d’amertume que je rédige ces lignes. Car de ce que l’on avait pu en voir avant sa sortie, « Gallows » avait tout d’un film séduisant. Un pitch accrocheur, une affiche à la teinte rougeoyante très graphique et de courts teasers lancés sur la toile, puis au cinéma, afin de nous donner envie sans rien dévoiler de l’intrigue. Bref, une campagne de communication bien rodée, au point de surfer sur la vague du #CharlieCharlieChallenge, un défi très en vogue sur les réseaux sociaux au tout début de l’été. Oui mais voilà, si le film avait été aussi bon que la campagne de communication mise en place par la Warner pour le promouvoir, je n’aurais pas le désagréable sentiment d’avoir été floué en ayant perdu 1h15 de ma vie ainsi que 8€. Car il faut bien le dire, cette fameuse campagne de communication est bien la seule chose que le film ait d’original.
Commençons donc par le début, le procédé du « found-footage » (film trouvé). Vu à ses prémices comme un élément de mise en scène révolutionnaire, permettant de donner à un film un côté extrêmement immersif, le found-footage est devenu en quelques années un argument marketing pour faire venir les ados dans les salles et un cache-misère bien commode pour des réalisateurs sans grand talent et croyez moi, ils sont nombreux. Depuis 2005, 48 longs-métrages du genre – dont une majorité de films d’horreur et une minorité de bons films – sont sortis, alors qu’entre 1980 et 2005 on en compte quatre, parmi lesquels les monuments que sont « Le Projet Blair Witch » et « Cannibal Holocaust ». Une boulimie de production survenue à la fin des années 2000, qui a fait du found-footage un véritable sous-genre de l’horreur. Dans « Gallows », le procédé ne sert en rien l’histoire et n’est jamais utilisé de manière innovante ou même un peu différente, comme ce fut le cas dans « [REC] » par exemple. Non, « Gallows » est le digne successeur des « Paranormal Activity » et autres « The Baby » qui ont envahi nos salles ces dernières années. Les personnages n’ont aucune raison valable de filmer ce qu’ils font, mais bon, s’ils ne le faisaient pas il n’y aurait pas de film, alors ils filment…
Si au moins l’histoire pouvait rattraper le côté purement cinématographique… Hélas, même constat : manque d’inventivité et d’originalité ! Travis Cluff et Chris Lofing ont déclaré avoir réalisé le film comme un hommage au cinéma d’horreur qu’ils aimaient étant ados, le problème étant qu’entre un clin d’œil respectueux et un recopiage lourdingue il y a une grande différence. S’il suffisait d’une vieille légende urbaine – l’histoire de Charlie Grimille n’est pas sortie de l’imagination de nos deux amis – et d’une histoire de lycée hanté pour réussir un film d’horreur, nous aurions beaucoup moins de ratages tels que celui-ci et beaucoup plus de Tobe Hooper et de Sam Raimi.
Voilà, finalement tout ceci n’aura été qu’une perte de temps. « Gallows » est un film d’horreur au rabais comme il en sort des dizaines voire des centaines chaque année en Direct to DVD…
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