affiche film

© Haut et Court

GABRIELLE


un film de Louise Archambault

avec : Gabrielle Marion-Rivard, Mélissa Désormeaux-Poulin, Alexandre Landry

Gabrielle et Martin sont éperdument amoureux l’un de l’autre. Le seul problème, c’est que leurs proches s’opposent à cette idylle, et lorsqu’on est déficient mental comme eux, il est alors bien difficile de faire entendre sa voix. Mais malgré les difficultés, les deux protagonistes sont bien décidés à faire triompher l’amour…


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Photo film

Trop de chichis pour une histoire d’amour qui aurait mérité plus de sobriété

Pour son deuxième long-métrage, Louise Archambault a décidé de plonger dans l’univers des déficients mentaux. Suivant le destin de deux jeunes amoureux, elle s’intéresse au quotidien de ces personnes handicapées et aux revendications qu’elles peuvent porter en elles. Film lumineux, plus sur l’amour que le handicap, "Gabrielle" regorge de vérité et de sincérité, posant de nombreuses réflexions pertinentes, notamment sur les aspirations légitimes d’autonomie et de droit à la sexualité que transmettent les protagonistes. Car Gabrielle et Martin, peu importe leur condition, ont le droit de s’aimer comme n’importe qui d’autre ; pour autant, l’entourage familial va s’opposer à cette idylle. Les deux amoureux vont alors tout faire pour pouvoir vivre leur amour au grand jour, peu importe les règles du centre spécialisé dans lequel ils passent la plus grande partie de leur temps.

Si on ressent tout le cœur et la bonne volonté de la réalisatrice, on assiste, malheureusement, à un récit maladroit qui se contente de rouages bien huilés pour émouvoir le spectateur. Avec délicatesse, la cinéaste parvient pourtant à capter magnifiquement Gabrielle Marion-Rivard, actrice non professionnelle, mise en valeur par chaque plan et dont le sourire charmeur illumine la pellicule. Indéniablement, le métrage est touché par une certaine grâce, par une douceur qui suspend le temps et qui nous irradie de bonnes ondes. Mais le sujet était éminemment périlleux, peut-être trop, et la réalisatrice tombe à pleins pieds dans l’écueil des bons sentiments.

Le métrage ne cesse alors de multiplier les scènes stéréotypées et calibrées pour nous attendrir, jusqu’à tomber dans l’overdose de guimauve. Si une véritable empathie se crée pour les protagonistes, celle-ci est atténuée par les grandes ficelles avec lesquelles la cinéaste cherche à nous manipuler. Entre documentaire et fiction, "Gabrielle" perd ses qualités initiales en prenant la tangente du mélodrame, et même la prestation époustouflante d’Alexandre Landry, seul acteur professionnel, ne parvient pas à nous rattraper. Et finalement, en nous forçant la main, le film nous prend en otage, nous empêchant d’apprécier le spectacle, alors qu’il est indiscutable que le message se suffisait en lui-même. Dommage…

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