© EuropaCorp Distribution
Alors que l’extrême droite vient de prendre le pouvoir, les membres d’un groupe de jeunes de banlieue ayant commis un braquage, décident de partir en hollande aider l’une de leurs amies à avorter. En chemin, ils ont la mauvaise idée de s’arrêter dans une auberge à la frontière du Luxembourg…
Le voici enfin, le premier film de Xavier Gens, réalisateur du médiocre “Hitman”, sortit en salle il y a un mois. Vendu comme un brûlot social et politique ultra-violent, “Frontière(s)” se veut plutôt un authentique film d'exploitation. Ce qui choque de prime abord réside dans la caractérisation outrancière et volontiers caricaturale de ses personnages. Racailles des cités en mal de violence, jeune femme paumée victime du système, les protagonistes de “Frontière(s)” se révèlent rapidement insupportables au plus haut point, la faute à des dialogues ridicules assénés par des comédiens en roue libre (mention spéciale à Aurélien Wiik, vraiment irritant). La direction d'acteurs n'étant vraiment pas le point fort du cinéaste (si l'on excepte Samuel LeBihan, monstrueux et charismatique à mort en nazi bourrin et animal), celui-ci préfère s'attarder sur le visuel de son film, pour le plus grand bonheur des fans du genre.
Car s'il y a bien une chose à retenir de ce film hallucinant, c'est bien l'incroyable énergie qui parcourt le métrage de bout en bout, énergie véhiculée par une mise en scène nerveuse et immersive. Survival féroce et outrancier, “Frontière(s)” pratique l'extrémisme à tous les niveaux, balançant à la face du spectateur son lot de scènes hyper-gores, sa vulgarité jouissive («Où est la fille ?», «Dans ton cul, salaud de nazi !») et son irrespect total envers qui ou quoi que ce soit. S'il est loin d'apporter une quelconque légitimité au genre, le shocker furieux de Gens s'impose comme un tour de force sans pareil, certes maladroit et grossier, mais toujours sincère et jusqu'auboutiste. Une claque, à voir ne serait-ce que pour le croire !
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