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© Jour2fête

FREE TO RUN


un documentaire de Pierre Morah

avec : Philippe Torreton...

“Free to Run” retrace la tumultueuse histoire de la course à pied et celle des gens qui ont contribué à démocratiser cet exercice si répandu et apprécié des coureurs…


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Photo film

Pas seulement un documentaire sur la course à pied

Aujourd’hui il parait normal à tout le monde de voir des coureurs faire leur footing par de belles matinées d’été (mais pas seulement !). Pourtant, il y a à peine cinquante ans, cette activité était réservée aux athlètes professionnels et masculins qui plus est. Le peu d’adeptes faisant de la résistance à ces murs très ancrées dans la société de l’époque étaient considérés comme des excentriques, voire même comme de dangereux subversifs. Pierre Morah débute son documentaire en nous emmenant dans ce symbole de la course à pied en ville : Central Park, New York. Puis à travers de passionnantes interviews, il nous conte cet extraordinaire soulèvement de quelques passionnés en quête d’émancipation de la mainmise des clubs de sports et des cases étriquées d’une société anté-68.

Au delà des interventions captivantes de ceux qui ont contribué à changer l’image de ce sport pour en faire le symbole de l’anti-establishment, comme le suisse Noel Tamini avec son magazine Spridon, et du féminisme, comme Kathrine Switzer, on découvre aussi cette histoire plutôt méconnue des coureurs où Bobbi Gibb est la première femme à braver l’interdiction aux femmes de courir, en participant au marathon de Boston en 1967 déguisée en homme. Le parallèle entre ce combat et les luttes féministes dans l’Europe et l’Amérique des années soixante est évident et le documentaire de Pierre Morah a toute l’intelligence de montrer cette évolution du monde occidental dans un documentaire sur le sport.

Mais le réalisateur ne s’arrête pas là et en profite également pour dénoncer toute la mainmise des fédérations sur les revenus des coureurs, à travers le portrait du charismatique champion Steve Prefontaine, premier athlète à s’être soulevé contre cette pratique. L’aspect mercantile et la transformation de fond de l’image de ce sport finissent par être au cur du sujet à travers une bonne partie consacrée au marathon de New York, véritable symbole du phénomène. Par un montage ciselé et clair, Pierre Morah nous emmène au cur de soixante ans de mutation d’une activité qui nous parait aujourd’hui naturelle et saine. Un documentaire qui fait du bien, et permet de replacer le contexte et les luttes qui ont contribué à obtenir ce qui nous parait normal aujourd’hui. Gageons enfin que vous ne résisterez probablement pas à l’envie de vous dégourdir les jambes après avoir visionné « Free to Run ».

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