© Pyramide Distribution
Olivier (François Cluzet) et sa femme, France (Karine Viard), tiennent à bout de bras une émission de téléachat qu'ils co-présentent. Mais les temps sont durs, et aussi bien dans leur couple qu'au travail, les tensions naissantes ne font que s'accroître. La folle équipe autour d'eux ne faisant rien pour arranger les choses, et l'arrivée d'une providentielle actionnaire vont entraîner de nombreux bouleversements dans cette drôle de boutique…
Le nouveau film de Tonie Marshall rencontre une fois de plus un univers professionnel très codifié ( après celui des esthéticiennes..), celui du téléachat. Et elle s'attache cette fois encore, aux personnages, et non au lieu, pour ne pas aboutir à une caricature de ce milieu. Car grande fut la tentation de situer une comédie burlesque dans un endroit aussi facilement exploitable que le téléachat. Mais non, elle préfère s'attarder sur un couple, en l'occurrence les deux animateurs principaux, qui se voient confrontés à un des problèmes majeurs de l'existence : le vieillissement.
Aussi bien dans leur couple, où la monotonie et cette fameuse crise de la quarantaine viennent les secouer, que dans leur travail, où les difficultés financières combinées aux troubles relationnels au sein de l'équipe, plombent encore plus l'ambiance ; les deux personnages semblent perdus et en proies à de nombreux doutes. Et c'est là que le bas blesse, car autant durant la première demi-heure, la réalisatrice s'éparpille pour présenter en douceur, tout ce petit monde et leurs travers, autant par la suite elle ne réussit qu'au travers du personnage de Karine Viard, à les rendre attachants et intéressants.
Jamais totalement parodique dans la présentation des objets, jamais totalement comédie de mœurs dans les relations entre ces personnages, son film oscille entre les deux, ne trouvant pas une direction claire, et semblant survoler trop de sujets à la fois. Contrairement à son film le plus connu (Vénus Beauté), où le lieu et la catégorie professionnelle approfondissaient le vécus des personnages, ici c'est plutôt le contraire qui se passe. Car en aucun cas on ne s'attache aux déboires des seconds rôles, et même le personnage interprété par François Cluzet, s'efface petit à petit malgré son potentiel.
Ce qui est d'autant plus attristant, c'est que l'on reste sur notre faim quant au devenir des autres personnages, malgré de brillantes idées de départ. Et se sont eux qui apportent les quelques satisfactions de ce film. Entre la bimbo arriviste, le timide second plan en pleine crise identitaire, le réalisateur à l'aube de sa période nouvelle vague et la tante bigleuse mais pleine de ressources mentales, tous apportent cette folie qui auraient pu emballer le film, tout comme ces objets ( tous existants d'ailleurs sauf le fluide..) qui font partie eux-mêmes des seconds rôles, tellement la réalisatrice arrive à les mettre en valeurs.
Au final un film décevant, amusant par moment, mais où le côté allégé de l'ensemble atténue le propos. Tout était en place pour réitérer le parfait équilibre de Vénus Beauté, mais le but n'est pas atteint. Il n'y a pas que la couleur ou la forme de l'objet qui entre en ligne de compte, il y a aussi son contenu, et celui-ci, la réalisatrice semble l'avoir un peu perdu en route.
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