affiche film

FLOWER IN THE POCKET


un film de Liew Seng Tat

avec : Zi Jiang Wong, Ming Wei Lim, James Lee...

Li Ahh et Li Ohm n’ont plus de mère. Leur père, trop occupé à réparer des mannequins usagés, les néglige totalement. Les deux petits garçons sont donc livrés à eux-mêmes, errant continuellement dans les rues de Kuala Lumpur. Le film décrit simplement leurs journées, du matin lorsque le réveil les tire du lit pour se rendre à l’école, jusqu’au soir où ils rentrent sagement à la maison et se font eux-mêmes à manger en l’absence de leur père...


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Photo film

Le beau visage du cinéma malaisien

« Flower in the pocket » est l’histoire de deux gamins qui n’ont rien, mais qui prennent la vie comme elle vient, avec entrain. On dit que les soucis ne viennent qu’avec l’âge : ce film en est la démonstration concrète, puisque l’ignorance permet aux deux frères de jouir de chaque jour passé ensemble et d’aimer leur père, qui pourtant les néglige totalement. Par ailleurs, le film se joue habilement de la tristesse du père en la faisant dériver vers des situations absurdes et très drôles, comme celle où il manque de s’étouffer en tentant d’avaler la photo de son ex-femme. Un burlesque souvent associé à des intentions d’amour, comme dans cette scène où les enfants, en retard pour l’école, jettent leur unique couverture sur la tête de leur père encore endormi.

On assiste parallèlement à l’évolution d’une famille également mono-parentale, celle d’une femme malaise et de sa fille unique, qui devient la compagne de jeu des deux garçons. Cette mère, attentionnée et aimante, représente par son attitude l’exacte opposée du père. Une façon sans doute d’exprimer les diverses réactions possibles de l’homme face à une solitude et un célibat qui lui sont imposés. L’occasion aussi de montrer la société malaisienne dans son pluralisme ethnique et culturel, avec les problèmes de communication que cela occasionne.

Ces différences, souvent pénalisantes pour les deux garçons (qui, à l’école, ne parlent pas la même langue que la majorité des élèves de leur classe), sont toutefois vécues avec beaucoup de naturel. Les épreuves rencontrées également, comme pour nous permettre d’y déceler le signe d’un bonheur possible. C’est là toute la force de ce petit film sans prétention qui, comme par miracle, transforme la misère sociale et affective en or. Généreux, plein de tendresse, « Flower in the pocket » est incontestablement une bonne surprise, un film d’ailleurs récompensé à juste titre lors du Festival du cinéma asiatique de Deauville 2008.

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