© Alfama Films
Ernst, expert en œuvres d’art, aide la police à identifier des tableaux pour trouver ceux qui sont des faux. Mais il profite de ses relations pour jouer –c’est le cas de le dire- sur les deux tableaux et travailler également avec les malfaiteurs. Il va finir par se prendre les pieds dans le tapis.
« Eyes Find Eyes » se présente comme un prototype du film indépendant, avec son tournage en 4/3, ses acteurs pas connus, sa caméra épaule omniprésente qui fait beaucoup de gros plans en se moquant bien de la mise au point. Bref, les réalisateurs revendiquent clairement un oubli des règles pour montrer « qu’ils en ont ». De la part de votre serviteur il ne s’agit pas tant d’être vulgaire, mais au vu de scènes de sexe non simulées, et notamment d’une fellation explicite, totalement gratuite, qui n’apporte rien au récit, on constate qu’il s’agit de provocation de bas étage occultant simplement l’absence d’à-propos. Le montage n’arrange rien et se fait rugueux, passant de scènes à d’autres sans préoccupation, proposant des cadrages peu travaillés et s’attardant sur des plans inintéressants.
Au cinéma, cependant, la technique sait se faire oublier lorsque le récit intéresse et que les acteurs sont bons. Cassavetes, ou certains de la Nouvelle vague, n’ont jamais été tellement préoccupés par l’art du cinématographe, mais avaient toujours une telle manière de dépeindre l’humanité de leurs personnages, le reste étant bien secondaire. Ici, rien de tout cela. Les acteurs donnent vaguement l’impression de sortir de pornos, avant que cette impression se précise lorsqu’on les voit s’adonner à ces scènes de sexe inutilement crues et explicites. L’intrigue est tellement traitée par-dessus la jambe que l’on finit par ne pas y faire attention. On est tout de même un peu scotché par le culot des auteurs, qui nous présentent des falsificateurs censés copier du Caravage, mais qui font, sous l’objectif de la caméra, des peintures tellement bas de gamme qu’on a le sentiment que l’on se moque vraiment de nous.
On reste donc stupéfaits par la façon dont ce film proclame son indépendance et semble cracher sur un cinéma plus traditionnel, alors qu’il a finalement recours aux mêmes procédés tels que le sexe et la violence, sans être à aucun moment digne d’intérêt.
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