affiche film

© Les Grands Films Classiques

EXIT, UNA STORIA PERSONALE

(Una storia personale)


un film de Massimiliano Amato

avec : Luca Guastini, Nicola Garofalo, Marcella Braga...

Marco ne va pas à l’Université et n’a pas de travail. Il fait partie d’un groupe d’entraide pour jeunes psychotiques, et son seul lien avec le monde extérieur est son frère Davide. Mais lorsqu’un homme se suicide au sein du groupe d’entraide, il est effrayé, et s’enfuit. Son frère tente de lui remettre la main dessus, et de le ramener. Mais Marco parvient à s’enfuir encore, et à errer en ville, sans repères, tel un SDF. Jusqu’où son frère parviendra-t-il à le protéger de lui même ?


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Photo film

No exit

Le début est confus et déstabilisant. « Exit » est d’évidence l’archétype du petit film fauché, tourné avec les moyens du bord, et notamment plusieurs caméras différentes. En découle un certain culot de mise en scène, qui se veut libre, parfois agressive, au plus près des uns et des autres, proposant des cadres qui découpent à certains moments les corps, et des courtes focales qui rappellent Jean-Pierre Jeunet mais avec moins de maîtrise. Le revers de la médaille se situe au niveau de ces différentes textures d’images. Parfois il y a beaucoup de grain, parfois au contraire l’image est très propre. On cherche l’idée de mise en scène derrière, mais il semble surtout que le réalisateur ait fait comme il ait pu. Cela se confirme à cause du son, qui paraît catastrophique, et en aucun cas professionnel.

On prend alors conscience que bizarrement, dans nombre de films l’image est d’une qualité médiocre sans que cela gêne trop (tous les films du Dogme, pour commencer), mais que par contre on est beaucoup plus mal à l’aise avec un mauvais son, lequel fait décrocher. Pour enfoncer le clou, le montage est fragmenté au possible, et durant les 20 premières minutes on peine à comprendre ne serait-ce que la base du récit. Celui-ci passe du coq à l’âne, donnant à voir personnages et lieux sans rapports les uns avec les autres, et le réalisateur ne prend jamais son temps, pas même quelques secondes, ici ou là, pour installer ses personnages, les laisser respirer.

Mais cela se tasse progressivement. La mise en scène ne se fait pas moins libertine, abrupte, mais le rythme devient un peu plus posé, respirable, clair. Il est toujours très difficile dans ces conditions de savoir quels effets de style sont volontaires ou non (pas le son en tout cas), mais dans cet ensemble surprenant, une réelle atmosphère se dégage, comme reflet de son instabilité intérieure. Nous parvenons heureusement à trouver des repères qui nous accrochent à l’histoire, pour comprendre que ce jeune psychotique n’en a pas. Son mal n’est jamais clairement identifié (peut-il l’être, au moins ?), mais il est certain qu’il est paumé, souvent effrayé, et du coup parfois agressif. Son frère lutte, tantôt tendrement en allant le chercher ici où là, tantôt énergiquement en l’engueulant, en lui expliquant que tout ceci est pour son bien.

On remarque d’avantage les émotions qui percent, aidées par une jolie musique. Le passage où Davide fait le tour de la ville pour chercher son frère est assez noble, tout comme celui où Marco va voir une prostitué, et reste muet, tout le temps de leur accouplement, lequel est presque gracieux, tant il est montré calmement, avec un soupçon de tendresse. On a l’impression que c’est un petit garçon qui perd sa virginité sans savoir comment faire, et force est de constater que cela semble être la réalité.

Marco, qui n’est pas un mauvais bougre, ne sait donc jamais où aller, et réagit souvent de manière assez primaire, sans forcément de méchanceté. Son frère Davide lui court après. Marco, lui, agit comme un enfant de cinq ans. N’y-a-t-il donc pas de sortie ?

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