Zano (Romain Duris) et Naïma (Lubna Azabal) vivent à Paris. Zano ne connaît pas ses racines, en Algérie et Naïma n'a pas revu son village depuis des années. Ensemble, ils décident de partir, avec leurs propres moyens…
Le cinéma de Tony Gatlif (Latcho Drom, Gadjo Dilo) a toujours été baigné de musique tzigane, d'humanisme et de générosité. Exils n'échappe pas aux deux derniers préceptes, mais s'inscrit dans un mélange des genres musicaux (flamenco, hard rock…), à l'image du mélange des races et cultures qu'il opère. Résolument apparenté au road movie, Exils nous mènera au travers de l'Espagne et d'un inattendu Maroc, jusqu'en Algérie. Au cœur de ce périple aux paysages arides et superbes, se trouvent des gens, généreux (des immigrés maghrébins), et fêtards (desgitans), mais surtout l'amour, qui unit les deux jeunes personnages principaux.
Leur volonté de profiter d'une vie qui ne les a guère gâté, rend le film attachant autant que joyeux. Débrouillards, on se demande uniquement dans quel état sera leur couple au bout du voyage, et qu'est-ce qu'ils vont trouvés, une fois arrivés à bon port. Souvent optimiste quant aux intentions humaines et à l'acceptation de l'autre, le film bascule dans l'amertume quant à la possibilité d'appartenance de chacun à un lieu. Et Lubna Azabal exprime avec force émotion et douleur ce besoin, autre que culturel, de reconnaître ses racines géographiques. Un constat difficile pour le réalisateur issu d'un peuple non sédentaire, difficile pour cette actrice qui a du partir d'Algérie pour exercer librement son métier.
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