Trois jours après sa mort, Wit revient hanter les lieux de sa jeunesse. C’est dans ce village que, bien des années auparavant, il avait emmené sa jeune fiancée pour apprendre à mieux la connaître et la présenter à sa famille...
Pour son premier long métrage, le jeune réalisateur thaïlandais Sivaroj Kongsakul a choisi de délivrer une histoire d’amour toute simple, inspirée de ses parents. En rassemblant ses souvenirs, il s’efforce ainsi de relater comment, au fil des moments passés ensemble, ceux-ci sont tombés amoureux. Et le film est cela : une succession de moments très simples et très doux, dans des paysages naturels, où deux jeunes gens apprennent à se connaître et à s’aimer au quotidien.
À l’image de ses personnages, le film est tout en retenue. Le réalisateur prend son temps, et ça se sent. Pourtant, derrière la statique des images, la linéarité de la narration et l’aspect faussement rudimentaire de la mise en scène, le film perce les secrets et l’intimité d’un amour naissant. Et c’est dans des situations ordinaires que s’écrivent les récits extraordinaires. Au travers des liens éternels qui se tissent entre les deux jeunes gens, de leurs conversations et des histoires qu’ils se content, c’est toute une mythologie qui prend vie. C’est aussi l’histoire d’une famille qui se dessine, et le portrait d’une jeunesse intemporelle qui se révèle à nos yeux.
Le jeune cinéaste nourrit clairement une vision idéalisée des liens qui unissaient ses parents, où pointe un romantisme désuet : celui de l’amour qui naît, grandit en secret et survit à la mort. Il prend le spectateur par la main et lui susurre à l’oreille le récit de cette union. On craint l’ennui, mais l’extase n’est peut-être pas loin. On peut comprendre en tout cas que le jury du festival du film asiatique de Deauville 2011 se soit laissé charmer, et ait décerné au film la plus haute distinction de la compétition.
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