© Mars Films
Tomaz et Joséphine célèbrent leur mariage dans une luxueuse chambre d’hôtel. Tomaz commence alors un petit jeu qui finit par mettre mal à l’aise Joséphine et présage de son réel tempérament. Une année s’écoule. La jeune femme a visiblement coupé les ponts avec ses parents qui ont toujours désapprouvé sa relation avec le jeune ouvrier tatoué. En une année son visage s’est marqué. Lorsque son père la croise au rayon des spiritueux, il s’inquiète pour elle…
Le dernier film de Gilles Bourdos est un triptyque entremêlant trois histoires autour du thème de la famille. Les protagonistes des trois arcs narratifs se croiseront sans pour autant que leur destin ne soit réellement lié. Ceci peut surprendre puisque l’on a souvent tendance à chercher l’événement liant dans un film choral, mais une fois la logique de l’auteur saisie, l’ensemble dégage une fluidité assez rare pour ce genre de films donnant souvent l’impression de connexions artificielles.
Nous avons, d’une part, l’histoire d’un jeune couple dont le mari a des accès de violence et a isolé sa femme. Les parents de la jeune épouse s’inquiètent et se désespèrent de ne plus avoir de nouvelles. C’est certainement l’arc narratif le plus abouti et celui qui structure les deux autres. Le film de Gilles Bourdos pourrait très bien ne concerner que cette histoire tellement celle-ci est engageante et portée par une équipe d’acteurs tous plus excellents les uns que les autres. Il est très aisé de se faire emporter par cette situation de violence conjugale avec ce niveau d’interprétation. Des colères fulgurantes de Vincent Rottiers, aux convaincantes hésitations de Grégory Gadebois, en passant par la troublante dualité interprétée par Alice Isaaz, chacun des acteurs donne de sa personne pour incarner au mieux ces personnages remarquablement écrits.
Les deux autres destins sont certes moins élaborés et développés mais ils permettent de respirer face au caractère oppressant de l’histoire principale. Il y a, en particulier, celle assez délicieuse à suivre, notamment grâce à la répartie du personnage d'Eric Elmosnino absolument hilarant lorsque sa fille lui annonce qu’elle se marie avec son ancien prof de fac âgé de soixante trois ans. Cet axe narratif a beau être le moins creusé, il demeure plus captivant que la somme de problèmes s’abattant sur Anthony, un thésard réservé devant gérer sa mère soudainement hospitalisée en psychiatrie. Même si ces deux autres histoires sont quelque peu laissées pour compte, et bien que certaines se terminent avec trop de facilités, l’intensité que dégage l’ensemble rattrape au final ces petits écarts.
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