© Septième Factory
Rebecca est photographe de guerre. Blessée pendant un éprouvant reportage lors duquel elle s'est retrouvée à suivre des femmes afghanes sacrifiées comme kamikazes, elle se retire en convalescence en bord de mer, chez elle, en Irlande, auprès de son mari et de ses deux filles...
Débutant comme un intense film de guerre, par la description détaillée de l'événement qui amènera Rebecca à l'hôpital, "L'épreuve" s'intéresse en fait à la sphère intime d'une photographe de guerre. Rapidement, le scénario nous emmène vers d'autres terrains de tensions. Le personnage central, dans sa sensation de survivant, doit en effet faire face à un mari qui « ne veut plus vivre cela » et à une fille aînée qui essaye de comprendre. Au travers de situations quotidiennes, puis sur un schéma classique de « test », ce sont l'instinct lié à la mise sous pression, le besoin d'adrénaline et celui de retourner « au feu » qui sont mis en avant.
Autour de l'apparent égoïsme d'une Juliette Binoche comme droguée par l'appât du cliché et enivrée par son propre talent, c'est la souffrance des autres qui est mise en exergue. D'autant plus que des scènes de douceur ou de complicité retrouvée (avec le mari sur la plage, avec la fille qu'elle embarque dans un de ses voyages...) viennent apporter un contraste bienvenu avec le danger des reportages qu'elle réalise.
Mais le scénario, sans porter de jugement sur aucun des personnages, pose aussi en contre-point les besoins d'une famille en désunion, l'importance du métier de photographe de guerre, la notion de nécessaire communication autour des conflits qui affament les peuples. Si certains parallèles ne sont pas des plus légers (la rafale de photos face aux tirs de mitraillettes), l'émotion pointe tout de même son nez, et l'on peut saluer une nouvelle fois la prestation habitée de Juliette Binoche.
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