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Confrontés à la faillite prochaine de leur usine de lingerie, "Starissima" dans la banlieue d'Orléans, les employés se voient proposés de reprendre leur propre fabrique sous forme de coopérative. Un choix difficile à faire pour certains, mais porteur d'espoirs...
"Entre nos mains" est un documentaire sur la dure réalité sociale des liquidations d'entreprises, comme il semble en fleurir de nombreux, sur fond de crise et de rebellion contre un système qui méprise à la valeur travail au profit de la valeur capital. Situé quasi exclusivement dans les ateliers d'une fabrique de sous-vêtements, il est principalement composé d'interviews et de discussions entre employés, ou avec les patrons, moments presque volés à des intimités bien différentes. C'est certainement là la richesse de ce documentaire intimiste, dans lequel les paroles traduisent la gêne et l'inquiétude face à un avenir incertain, chacun devant se prononcer quant à son implication dans la future coopérative, et ainsi faire rentrer un peu de sa situation personnelle (notamment financière) sur son lieu de travail.
Entre les séances de travail (ou devrait-on dire de "coaching") avec une professionnelle du montage des SCOP, ce sont des caractères qui se révèlent, des plus timorés, à ceux qui se sentent des ailes. Et "Entre nos mains" met parfaitement en évidence pudeur et bon sens des ouvrières, leurs paroles trahissant la méfiance envers les patrons, embarqués aux aussi dans l'aventure, mais aussi la peur du changement, voire celle de tout perdre, argent comme travail, puisque chacun doit investir dans la coopérative. Émouvant, le film l'est forcément, puisque le projet pourrait bien s'avérer non viable. D'où la véritable bonne idée de la réalisatrice, faire chanter ses personnages réels, dans leurs ateliers, dans les bureaux, lors d'une scène de fin, émouvante, sorte d'ode, certes aux SCOP, mais surtout à l'optimisme et la persévérance.
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