© Warner Bros. France
Une jeune femme quitte une maison sur pilotis située sur le bord d'un lac. Elle s'installe en ville pour mieux exercer sa profession de médecin. Un jeune homme, architecte de métier, s'installe dans la même maison, et s'apprête à y faire quelques travaux. Elle lui a laissé une lettre lui demandant de faire suivre son courier. Tous deux commencent alors à correspondre...
"Entre deux rives" est de ces films que l'on voudrait vite oublier, mais qui vous font rire encore longtemps après leur vision et alimentent de ces discussions sur les navets, les vrais. Certes l'idée de départ était sympathique: faire correspondre deux personnes qui habitent ou ont habité la même maison, mais à des époques différentes. Point de fantôme ici, d'habitat simultanée, mais un simple décalage dans le temps: elle quitte la maison en 2006, il s'y installe en 2004. Cherchez la faille, vous ne la trouverez pas même si le début, comme la fin, en masquant les repères temporels pour l'un des deux protagonistes, nous invite à penser qu'elle existe et que le récit est incohérent.
Mais le film repose tout de même sur un postulat impossible: l'existence de deux mondes temporels en simultané. Si cela donne une scène surréaliste et assez drôle dans un premier temps (l'envoi de courriers au travers d'une vieille boîte au lettre et la réponse instantanée avec mystérieux mouvement de son drapeau rouge), cela devient profondément ridicule par la suite, faute à un scénario d'une mièvrerie à toute épreuve et à une mise en scène pathétique. Si vous croyiez avoir atteint le summum du ridicule avec la balade romantique chacun de son coté à des époques différentes, attendez donc de voir les dialogues impossibles en voix-off, où chacun ponctue les hésitations de l'autre par un "continuez", ou un rire amusé.
Le spectateur, lui, n'a très vite plus envie de rire, mais juste de ricaner. Entre des dialogues à l'eau de rose, des situations attendues et une fin qu'on a vu venir dès le début, il a de quoi s'esclaffer. Et nourrir ses conversations de cinéphile moqueur pendant plusieurs mois. Mais cela ne l'empêchera pas d'aller voir le prochain Keanu ou le prochain Sandra, car eux semblent y croire, et c'est déjà ça.
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