© Bodega Films
Dans sa jeunesse, à la fin des années 70, Steven Patrick Morrissey regardait son père avec dédain lorsqu'il lui demandait de trouver du boulot. Il préférait traîner dans Manchester avec sa meilleure amie, sans oser réellement monter le groupe dont il rêvait, préférant fuir lorsque celle-ci prenait les devants et répondait pour lui à des petites annonces. Mais consciencieusement il continuait à consigner des textes dans son cahier...
Pour le biopic "England is mine" du chanteur devenu célèbre avec le groupe The smiths, Mark Gill a choisi un point de vue bien particulier : raconter les jeunes années du chanteur, entre hésitations, mépris de façade et sources d'inspiration. Couvrant ainsi une période allant de 1976 aux premières années des 80's, le long métrage ne donne quasiment pas à entendre de chanson de Morrissey, hormis lors de son premier concert (avec les Nose Bleeds) et au générique de fin. Contraire d'une success story, le scénario propose donc le parcours hésitant d'un artiste en herbe qui peine à se sentir à l'aise avec les autres comme à afficher son talent, tout en critiquant la scène musicale du moment.
Entre tardive affirmation de soi, carapace qu'il se constitue, et lente évolution de son rapport aux autres, le personnage interprété par Jack Lowden ("71’", "Dunkerque") a donc logiquement du mal à nous emporter dans sa passion. On s'amuse certes de son cynisme tout anglais, de ses pics soudains, et de la manière dont le monde le rattrape sans cesse, mais l'ensemble du récit s'avère au final bien peu prenant, malgré un message sur la persévérence. Restent le parfum d'une époque et une manière de capter les moments où le personnage se sent oppressé (une soirée privée arrosée filmée avec une densité de personnes et un son de plus en plus élevés, ou une virée imbibée en fête foraine où l’image joue sur son isolement).
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