© 20th Century Fox France
Calvin Weir Fields est un jeune romancier qui, trĂšs jeune, connut le succĂšs avec son premier roman. TrĂšs introverti, il se morfond dans sa solitude et peine Ă Ă©crire un second. Son psy lui conseille alors dâĂ©crire une histoire pour lui-mĂȘme, Une histoire dont lâhĂ©roĂŻne, Ruby, serait son idĂ©al fĂ©minin. Quelle nâest pas sa surprise quand il rencontre lors dâune promenade, Ruby en chair et en os, qui rĂ©agit par la suite exactement comme il lâĂ©crit...
Avec lâargent de son premier succĂšs littĂ©raire, Calvin sâest offert une maison Ă son image, sobre et triste. Des murs blancs, des lignes droites, des meubles rares et une piscine longue et Ă©troite ne pouvant accueillir que ses propres longueurs. Il habille sa silhouette filiforme avec le classicisme dâun vieil homme et travaille sur une machine Ă Ă©crire, comme si le temps sâĂ©tait arrĂȘtĂ© 50 ans avant sa naissance. Pourtant, Calvin est un Ă©ternel romantique et chaque nuit il rĂȘve de « Ruby », son idĂ©al fĂ©minin, une fille dĂ©lurĂ©e, pĂ©tillante et follement amoureuse de lui⊠tout son contraire en sorte !
En effet, plus quâune histoire dâamour extraordinaire, « Elle sâappelle Ruby » est une sympathique comĂ©die narcissique sur la recherche de soi. Pour accentuer ce dĂ©calage, les personnages secondaires sont tous hauts en couleurs, que ce soit au sens propre (Ruby est rousse et sâhabille avec des teintes vives) ou au figurĂ© (sa mĂšre - Annette Bening -, est une riche hippie totalement dĂ©sinhibĂ©e qui coule le parfait amour avec Mort - Antonio Banderas - designer « Land art » qui vit son art comme une religion). Seuls son frĂšre et son psy sont totalement Ă©panouis, sans particularitĂ© singuliĂšre. Ce seront dâailleurs les deux seuls personnages censĂ©s, capables dâaider Calvin Ă surmonter ses angoisses et devenir lâhomme quâil a toujours rĂȘvĂ© dâĂȘtre.
Ă partir de cet Ă©tat de fait, les auteurs Jonathan Dayton, Valerie Faris et Zoe Kazan (Ă la fois interprĂšte, scĂ©nariste et amoureuse de Paul Dano dans la vie) peuvent dĂ©velopper tous les ressorts comiques qui en dĂ©coulent et piĂ©ger leur hĂ©ros Ă son propre jeu. CrĂ©er son idĂ©al fĂ©minin uniquement pour combler un manque est un phĂ©nomĂšne Ă double tranchant et Calvin va vite en faire les frais. NĂ©anmoins cette comĂ©die attachante manque un tantinet dâaudace en comparaison avec « Little miss sunshine », premier film des deux rĂ©alisateurs. Comme Calvin, ces derniers, forts de leur premier succĂšs, nâarrivent pas Ă insuffler autant de fraĂźcheur et dâĂ©motion dans le second, notamment Ă la fin oĂč on aurait aimĂ© un dĂ©nouement un peu plus original. Cependant, « Elle sâappelle Ruby » nâen est pas pour autant un mauvais film et son sujet dĂ©licieusement cocasse vous fera passer un agrĂ©able moment.
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