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En 1585, alors qu'Elizabeth Ière règne sur l'Angleterre depuis près de trente ans, le catholique fondamentaliste Philippe II d'Espagne complote pour renverser la reine "hérétique"...
Près de dix ans après un premier volet consacré à l'ascension au trône de la Reine « vierge » Elizabeth, Shekhar Kapur nous revient avec le récit des complots qui auraient pu mener à sa destitution du trône. Si l'on se délecte de ces luttes intestines sur le sol anglais, on est en droit d'être surpris par le schématisme appliqué au portrait de Philippe II. Certes effrayant, même si l'excellent Jordi Molla est encore une fois sous employé, ce monarque habité s'avère d'une superficialité effrayante, défaut principal d'un scénario qui excelle dans l'intime et se perd un peu dans la grande histoire. Car, vendu comme un film de guerre (voir l'affiche avec Cate Blanchett en armure, ou la belliqueuse bande annonce), « Elizabeth l'âge d'or » n'a pas les moyens d'être un film épique.
Malgré tout, le choix d'une description esthétisante et minimaliste des combats sur mer, les superbes vues apocalyptiques depuis les cotes, séduiront les plus réfractaires. Mais une nouvelle fois ici, le plus intéressant réside dans l'étude des rapports entre la Reine et sa cour, entre ce que doit montrer le personnage public et ce que voudrait la femme, entre des élans réprimés pour la cause et une jalousie étouffée qui serait signe de faiblesse. Et Cate Blanchett incarne une nouvelle fois à merveille cette dâme tiraillée de toutes parts, trahie par certains, soutenue par d'autres, dont le destin semble être de vivre définitivement seule. Ses colères resteront gravées dans la mémoire du spectateur comme parmi les plus belles du cinéma.
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