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« El Aura » désigne en espagnol le moment que connaissent les personnes épileptiques quand elles sentent une nouvelle crise survenir, instant de flottement, entre conscience et inconscience, qui précède l'évanouissement… Ce moment si particulier, le héro du film le connaît bien : il souffre régulièrement de crises d'épilepsie qui ne l'empêchent pourtant pas d'exercer le métier très méticuleux de taxidermiste. Un de ses amis lui propose un jour de l'accompagner à une partie de chasse. Alors qu'il est incapable de tirer sur un animal, il finit tout de même par accepter l'invitation après avoir découvert que la femme qui partageait sa vie a quitté l'appartement conjugal. Au cœur d'une forêt argentine étouffante, le destin va le plonger dans une intrigue sanglante dont il ne maîtrise, rien mais à laquelle il va pourtant s'accrocher obstinément, jusqu'au dénouement final…
Il est des films dont on ne sait pas trop si on doit les classer dans les films « à conseiller » ou « à éviter »… « El Aura » est de ceux-là… Dans la liste des points forts, on peut relever tout d'abord un scénario assez fouillé, sympathiquement tordu qui mène le thriller classique sur des sentiers finalement peu explorés. Sur le décor, rien à redire, la forêt dense et inquiétante soutient parfaitement cette histoire toute aussi trouble. L'intrigue en elle-même n'est pas inintéressante, mais le film aurait gagné à être moins long, car le rythme n'est pas vraiment haletant et l'on en vient, passé un certain moment, à attendre avec impatience le point final. Mais avant d'en venir aux points négatifs, rendons aussi hommage à l'acteur principal Ricardo Darin qui balade sa figure sombre et râpeuse sans forcer le trait et donne une intensité intéressante à son personnage pourtant proche du mutisme…
Le film n'est donc pas mauvais, loin s'en faut, mais il ne séduit pas tout à fait pour autant...Peut-être est-ce parce que la froideur des personnages finit par contaminer le spectateur, ou bien parce qu'à vouloir être trop soigné le film en devient un peu formel… Fabián Bielinsky (Les 9 reines) a voulu éviter le bavardage, c'est un fait, mais en étant trop elliptique, il est sans doute passé à coté d'une émotion, qui perce parfois, mais ne jaillit jamais vraiment complètement…
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