© Zelig films distribution
Charlotte est ingénieur du son sur des documentaires. Alors qu'elle est en voiture avec sa mère au beau milieu des bois, un cerf heurte leur pare brise. Quelques temps après, sa mère est brutalement assassinée dans sa maison de campagne, non loin de là...
« Ecoute le temps » est à ranger parmi les films fantastiques. En effet, son héroïne, Charlotte, y découvre par hasard qu'en emplifiant les sons qu'elle enregistre dans la maison (craquement des murs ou autres) elle peut entendre les bruits et dialogues du passé. De ce mystèrieux phénomène que l'on apprend nous aussi à connaître peu à peu, Alanté Kavaïté finit par faire le coeur de l'action de son film, jusqu'à l'excès. Si le principe est assez intéressant pour sauter avec fluidité d'une époque à l'autre, s'il est générateur d'une certaine anxiété puisqu'il s'accompagne de la destrcution de la maison à mesure que l'héroïne se rapproche de l'instant de la mort de sa mère, il devient un peu lourdingue, quand celle-ci commence à tendre des fils au travers des pièces, comme entre les deux pots à yaourts quand elle était petite.
On a donc bien du mal à rester captivé par le destin de cette jeune femme plutôt timide qui découvre la vraie vie d'une mère qu'elle a finalement peu connue. C'est cette distance qui intéressait initialement la réalisatrice qui a confié le rôle principal à Emilie Dequenne, boudeuse et volontaire, découvrant un monde rural sclérosé, empreint de suspicions de voisnage des plus pesantes. Face à elle réapparaît Ludmila Mikaël, troublante en mère désemparée, croyant en un destin funeste, cultivant sa propre panique, qu'elle sait communiquer. Grâce à elles et à un Mathieu Demy méconnaissable, le film réussit au moins une chose: faire croire à une atmosphère pesante.
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