Un groupe de jeunes gens se réunit dans une maison à la campagne. Ils y évoquent un certain Franz, qui se serait suicidé à un moment où ils étaient tous ensemble...
Ce film allemand, dont le titre se traduirait par « Sonar », nous convie à la réunion d’une bande d’amis à l’occasion du suicide de l’un d’entre eux. Tentant de montrer que, malgré le deuil qui les unis, et la vie qui semble continuer, ils n’auront pas réussi à s’ouvrir les uns aux autres, le film n’aura pas non plus réussi à nous faire partager la douleur et les doutes de ses personnages. Pire, sur le fond, le film apparaît un rien vain, tandis que sur la forme, il s’avère particulièrement pénible à regarder, malgré sa courte durée de 1h17.
Le réalisateur tente initialement de nous immerger dans cette sorte de veillée funèbre, à la manière d’une plongée au cœur d’un groupe qui ne respire plus, n’arrivant pas à retrouver cohésion et élan, après la disparition d’un proche. Formellement, la réunion se transforme en une grande fête, où tout le monde finira par dormir parterre, on ne sait pas trop pourquoi, vu la quantité de lits et chambres qu’il semble y avoir dans la maison... Le summum est atteint avec une interminable scène de batterie, de près de 20 minutes, saturant l’environnement sonore du spectateur. Expression d’un besoin de noyer le chagrin, le bruit, l’alcool et le défoulement cèdent le pas à un irrépressible besoin de contact, qui se traduit en caresses (sur un chat ou autre...), gestes d’affection, et en rapports sexuels, au mépris des couples établis.
Le problème c’est que le réalisateur-scénariste n’a pas grand chose à dire sur ses personnages. Aucun n’a vraiment de consistance, et les agissements de chacun dévoilent à peine quelques éléments de passé ou de lien avec les autres. Ajoutant des effets malheureux pour dramatiser inutilement les séquences de désœuvrement (et si on ponctuait chaque changement de plan par un « gling » à la guitare ?), Athanasios Karanikolas évoque vaguement les différentes phases du deuil, et tente vainement de nous transmettre le vertige qu’éprouvent certains personnages (lors, par exemple, de la scène de chanson sifflée dans le pré, en tournant en rond...).
Mais à l’image de l’un d’entre eux qui dira « je ne sais pas ce qu’on fait ici », il faut bien dire que le spectateur se pose un peu la même question. Contrairement à un Desplechin qui avait su toucher avec son premier moyen métrage, "La Vie des morts", autour des mêmes thèmes, le réalisateur d’origine grecque peine à transmettre la moindre émotion. Reste cependant un des acteurs, qui parvient à tirer son épingle du jeu, en arrivant à communiquer sa fragilité lorsqu’il prend le micro devant les autres, ou lors d’une scène de bain, ou de scènes d’amitié et de support, avec quelques larmes à la clé.
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