affiche film

© SND

DU SANG ET DES LARMES

(Lone Survivor)


un film de Peter Berg

avec : Mark Wahlberg, Taylor Kitsch, Emile Hirsch, Ben Foster, Eric Bana

L’histoire vraie d’un commando de quatre Navy Seals dont la mission était d’éliminer un leader taliban. Mais rapidement, ils se retrouvent piégés dans les montagnes afghanes, pourchassés par une horde d’assaillants armés jusqu’au cou, et dans l’impossibilité de demander des renforts…


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Photo film

Un drame intense et abrupte sur la guerre en Afghanistan

Le prologue nous plonge au cœur de l’entraînement des futurs soldats de la Navy. Pendant plusieurs minutes, le spectateur découvre la réalité de la formation de ces troupes d’élites, où le dépassement de soi est nécessaire pour espérer pouvoir survivre à l’entraînement, où les abandons sont fréquents face à la dureté des épreuves et aux humiliations quotidiennes. Puis, subitement, la caméra nous amène en plein désert rocailleux ; tout doucement, un hélicoptère se dirige vers nous. On y découvre alors un Mark Wahlberg en sang, dans un état critique, sa voix-off berçant la séquence. Dès ces prémices, tous les ingrédients du métrage sont présents : un excellent montage, un travail méticuleux sur la photographie et la luminosité, et l’immense souci de réalisme qui va guider tout le métrage. Rien ne nous sera épargné !

Trois jours plus tôt, un commando de quatre hommes est formé pour aller identifier et tuer un leader terroriste afghan, supposé planqué dans un village en contrebas des montagnes. Mais dès leur arrivé aux alentours du village, les choses se compliquent pour eux. Aucune transmission radio n’est possible, les talibans sont bien plus nombreux que prévus, et il leur est presque impossible de trouver une position à couvert dans ces sommets rocailleux. Les soldats sont vite repérés, et c’est une véritable chasse à l’homme sanguinaire qui va se mettre en place sous nos yeux. Derrière sa physionomie de film de propagande, "Du Sang et des larmes" révèle un métrage bien plus intelligent et bien plus intéressant, qui n’a rien à envier à ses prédécesseurs tels que "La Chute du faucon noir".

Au plus près des corps, là où la chair se déchire et où les os se brisent, Peter Berg nous livre un film coup-de-poing, brutal et hyperréaliste. Après le catastrophique "Battleship", le réalisateur surprend agréablement tant il s’éloigne des chemins archétypaux du blockbuster hollywoodien. Bien évidemment, on pourra regretter un léger abus de musique et de sentimentalisme, d’autant plus que les faits, suffisamment puissants et forts, n’avaient pas besoin d’un quelconque accompagnement lyrique. Mais le talent des comédiens et les fulgurances de réalisation, accompagnées d’un montage chirurgical, élèvent ce métrage au rang des nouveaux classiques des drames centrés sur la guerre.

N’ayant pas la prétention d’apporter une analyse géopolitique sur ce conflit, le scénario se contente, avec brio, de nous transporter au cœur du bourbier afghan, où les combats se font dans la pénombre, dans le secret et par petites unités. Et il rappelle également que les premiers combattants des talibans, ce ne sont pas les américains ou les casques bleus, mais bien les villageois afghans qui s’opposent depuis longtemps à ces terroristes. En plus de ce message bienfaiteur, cette histoire poignante nous offre un grand moment de cinéma. De ce métrage âpre, on ressort la gorge serrée et heureux de savoir qu’Hollywood peut produire des films patriotiques sans être pour autant nombrilistes.

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