© Warner Bros. France
Quatre trentenaires partent comme chaque année dans les montagnes du Maine, dans un chalet en pleine forêt, pour mieux se retrouver et se ressourcer. Loin de leur quotidien, ils peuvent évoquer les étranges pouvoirs qui les unissent, permettant aux psychologues d'entre eux, de deviner les problèmes qui hantent leurs patients, ou à celui qui vend des voitures, de retrouver les clés de n'importe qui. Pris dans une tempête de neige, ils vont rencontrer plusieurs personnes présentant au visage d'inquiétantes plaques rougeâtres…
Usant de la paranoïa comme personne, Stephen King met une nouvelle fois en avant, au travers de cette histoire, les peurs et superstitions primaires de ses congénères. Entre télépathie, paranoïa militaire, quarantaine, divination, possession, ou peur de l'autre et de l'alien, il tente de dresser une carte de l'inconscient collectif. Pour cela, il donne à ses héros ordinaires, la conscience de leur propre structure mentale. Ainsi, la scène où l'un des personnages décrit la manière dont il range les informations dans sa tête, mise en image de manière figurative, est ici des plus réussie.
Malheureusement, les choix de mise en évidence de la possession de ce même personnage par la force extra-terrestre (il parle avec voix grave, symbole de sa schyzophrénie, alors qu'il se regarde depuis son propre cerveaux, au travers d'une fenêtre - au sens propre, dans sa conscience), alourdit considérablement les scènes, qui perdent aussi bien en fluidité qu'en crédibilité. Dommage d'avoir fait ce piètre choix, car la représentation volatile des créatures venues de l'espace, donnant à voir d'elles-mêmes une image attendue - façon Roswell, liée à cet inconscient collectif, était convaincante. Elle portait en elle les germes d'une réflexion sur les différences, l'aspect trompeur des apparences et les dangers du contrôle psychique, qui s'efface ici rapidement au profit d'une action bien plus vendeuse. Lawrence Kasdan nous a offert mieux, surtout en terme de film de potes (Les copains d'abord), dont on ressent pourtant ici la complicité, notamment lors des soirées au coin du feu.
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