affiche film

© Sony Pictures Releasing France

DON’T BREATHE

La maison des ténÚbres


un film de Fede Alvarez

avec : Stephen Lang, Jane Levy, Dylan Minnette, Daniel Zovatto...

Rocky, Alex et Money ont l’habitude de commettre des petits braquages en s’imposant des rĂšgles strictes : pas plus de 10 000 dollars et jamais de cash. Mais lorsqu’ils entendent parler d’un ancien militaire aveugle qui garderait chez lui une fortune, le trio dĂ©cide de se lancer dans ce dernier coup, le fameux « gros coup » qui leur permettrait de rĂ©aliser leurs rĂȘves. Malheureusement pour eux, la victime ne sera pas forcĂ©ment celle que l’on croit



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Photo film

Un quasi huis-clos inventif, surprenant, et ultra-anxiogĂšne

En 2013, un homme avait osĂ© s’attaquer au cultissime "Evil Dead" de Sam Raimi. Souffrant d’un hĂ©ritage hollywoodien de nanars tentant vainement de donner un second souffle Ă  des Ɠuvres horrifiques qui ne demandaient pourtant rien, les critiques avaient fusĂ©es. Pourtant, aprĂšs le visionnage de ce remake, les avis nĂ©gatifs Ă©taient bien moins prĂ©gnants. Ceci parce que le rĂ©alisateur Fede Alvarez avait offert une vraie vision, osant et assumant une mise en scĂšne nerveuse Ă  l’esthĂ©tique soignĂ©e.

Pour son nouveau film, le cinĂ©aste reste dans le domaine de l’épouvante, mĂȘme s’il s’amuse Ă  flirter en permanence avec les codes du thriller. Son pitch est minimaliste, mais loin d’ĂȘtre simpliste : un braquage, qui devait ĂȘtre une formalitĂ©, tourne progressivement au vrai cauchemar. Soit un postulat trĂšs proche du "Sous-sol de la peur", mĂ©trage assez mĂ©connu de Wes Craven qui a eu cette annĂ©e les honneurs d'un passage Ă  la CinĂ©mathĂšque avec plusieurs projections. Sauf que l’humour va laisser place Ă  une approche bien plus radicale, profondĂ©ment malsaine et gĂ©nĂ©ratrice de malaise.

Car lorsque Rocky, Alex et Money, trois jeunes habituĂ©s des petits cambriolages, dĂ©cident de dĂ©valiser un aveugle, ils ne s’attendent en rien Ă  ce qu’ils vont dĂ©couvrir. Jouant avec les sens et la perception (grĂące Ă  l’excellente idĂ©e que la victime visĂ©e soit non-voyante), "Don’t Breathe" se construit comme une expĂ©rience sensorielle astucieuse, dont la trame multiplie les degrĂ©s de lecture, avec toujours en toile de fond la misĂšre sociale d’un Detroit abandonnĂ© et agonisant. Refusant les gros artifices, Alvarez prĂ©fĂšre dĂ©velopper une ambiance oppressante, une atmosphĂšre anxiogĂšne en usant intelligemment d’effets visuels et sonores trĂšs simples : des jeux de lumiĂšres, des portes qui claquent, un cadre resserrĂ©.

Mais lĂ  oĂč le film impressionne, c’est dans sa capacitĂ© Ă  se renouveler, Ă  exploser les limites du home invasion en offrant de nombreuses sĂ©quences bien flippantes, car complĂštement inattendues. L’interdiction aux moins de 16 ans, fait assez rare, ne relĂšve ainsi pas tant de l’imagerie gore de l’ensemble, mais bien des twists et messages immoraux qui peuplent le film. Reposant sur un scĂ©nario malin et habilement construit, le mĂ©trage rĂ©pond Ă  l’adage d’Hitchcok qui veut qu’un bon mĂ©chant donne un bon film. Car celui incarnĂ© par le gĂ©nial Stephen Lang est plus que terrifiant, la perversitĂ© de son esprit devenant rapidement plus effrayante que les piĂšges parsemant cette demeure labyrinthique. Sans y paraĂźtre, "Don’t Breathe – La Maison des tĂ©nĂšbres" (on notera l’originalitĂ© de l’ajout français du sous-titre) s’impose comme la brillante application d’une grammaire visuelle entiĂšrement maĂźtrisĂ©e par son auteur, confiant Ă  cette Ɠuvre le statut de « trĂšs bonne surprise ».

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