© TF1 Vidéo
Une famille recomposée s'installe dans une grande demeure, à l'écart de la ville. Rapidement, la petite fille se met à entendre des voix, venues du sous-sol, lieu jusque-là inaccessible...
Sortie en DVD et Blu-ray le 06 juin 2012
La nouvelle production horrifique de Guillermo Del Toro (« Le labyrinthe de Pan », « L'échine du diable ») fonctionne sur le principe désormais classique de l'installation d'une famille (ici deux parents et leur fille) dans une vieille maison et confrontée au passé de cette dernière. Depuis « Amityville », de nombreux autres films se sont frottés au genre, déployant diverses pistes de la malédiction (« Les autres », « The grudge »), aux fantômes (« Insidious », « Hantise »), en passant par la pure paranoïa liée au dérangement psychologique des propriétaires ou locataires des lieux (« Shining », « Propriété interdite »).
Le scénario de « Don't be afraid of the dark » joue habilement sur les trois terrains à la fois, finissant cependant par choisir une option, déroutante, mais génératrice des moments d'angoisse les plus efficaces. Servant de pivot, une scène entièrement tournée sous des draps (la caméra suivant le mouvement explorateur d'une petite fille cherchant la chose qui semble s'être introduite dans son lit) s'avère merveilleusement claustrophobique et anxiogène. Il en est ainsi également de toutes les scènes tournées dans l'ancienne cave, autour du fameux fourneau central, cœur quasi vivant du soutènement, où la violence suggérée trouve un écho en de délicieux frissons. De quoi provoquer une nouvelle fois chez vous la peur du noir.
CONTRE : Niveau 0 - Nos amies les fées
Écrit par Guillermo Del Toro, Don’t be Afraid laisse perplexe tant son auteur singe son propre cinéma, proposant une histoire trop proche de « L’Orphelinat » (la disparition d’un enfant, une maison inquiétante), dont il fut en son temps le producteur. Plus généralement, ce long métrage mélange (pompe ?) allègrement tout ce que le cinéma fantastique hispanophone nous a apporté ces dix dernières années : « Darkness », « L’Échine du diable », « Le Labyrinthe de Pan », ces deux derniers étant déjà réalisés par Del Toro.
Le cinéaste se répète donc et, faute de goût suprême, confie la réalisation du film à un illustre inconnu, Troy Nixey. Premier film, premier raté pour ce dernier, qui régurgite des figures de style épuisées du cinoche d’épouvante (la créature sous le lit, la créature sous les draps, sous tout et n’importe quoi). Le scripte très lourd de Del Toro n’aide en rien : la scène d’ouverture évente d’emblée tous les enjeux du film : en 5 minutes chrono on apprend que la maison est la proie de créatures étranges et malveillantes, qu’elles s’en prennent aux enfants et qu’elles aiment se nourrir de leurs dents. Bref, que ce sont des fées. Et tant pis pour le suspense.
La seule idée forte du métrage, cette réappropriation du mythe des fées, est ainsi balayée d’un revers de la main puisque réduite à une problématique simpliste : les fées veulent la peau des enfants. Ça tombe bien, voilà une gosse, accompagnée d’un Guy Pearce qui n’a pas grand chose à défendre dans le rôle vu et revu du père incrédule, et d’une Katie Holmes plutôt convaincante. Étonnante même, puisqu’elle seule apporte un peu de profondeur émotionnelle à un film devant lequel on s’ennuie franchement.
15-04-2012
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais