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DIE KIRCHE BLEIBT IM DORF


un film de Ulrike Grote

avec : Natalia Wörner, Karoline Eichhorne, Stephan Schad, Christian Pätzold, Meike Kircher

Deux villages partagent une même Eglise et un même cimetière, ce qui a toujours suscité des tensions entre les deux familles ancestrales de chaque village, mais celles-ci vont être exacerbées lorsque Mamie Häberle décède. Et l’arrivée d’un mystérieux américain qui souhaite acheter l’Eglise n’est pas prête d’arranger les choses. Tous les coups sont alors permis dans cette guerre de tranchées…


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Les allemands aussi peuvent être drôles !

Les films allemands qui parviennent de notre côté du Rhin sont rarement des comédies, mais généralement des drames assez virulents, âpres, qui laissent peu de place aux gros fou-rires. Eh bien, oubliez ces préjugés sur la rigueur du cinéma allemand, "Die Kirche bleibt im Dorf" vient tout chambouler ! Si les conflits entre voisins ont été maintes fois traités au cinéma, ils l’ont rarement été faits avec autant d’humour et d’énergie. Deux familles se font la guerre depuis aussi loin qu’elles peuvent se le rappeler, tout étant prétexte pour faire une crasse aux pensionnaires du village d’en face. Mais les ados des deux familles ont tendance à se tourner autour, ce qui irrite les plus anciens, et l’arrivée d’un américain prêt à tout pour racheter l’Eglise dont se partagent les deux villages ne va pas adoucir les tensions. Découpé en plusieurs chapitres, annoncés par de courtes animations, le long-métrage nous emporte sur un rythme effréné dans une avalanche de rires. Les vannes fusent à une vitesse folle, les seconds rôles sont hilarants, du sosie de Robert Redford au curé bourré, rien ne manque à ce savoureux mélange

Dès le début, le long-métrage part sur les chapeaux-de-roue, avec notamment la scène de l’enterrement. A peine assis dans son siège que le spectateur se voit submergé par les nombreuses blagues. Et c’est peut-être là le défaut majeur de ce film, en multipliant les quiproquos et les saynètes, certaines flèches humoristiques auront plus de mal à trouver leur cible, en raison d’un niveau inégal entre les différents sketchs. Pour autant, la bonne humeur communicative et la fraîcheur de l’ensemble nous feront vite oublier ces quelques balbutiements. A l’image de ce cercueil trimbalé, les trouvailles sont foison et nous offrent un pur divertissement. Mais en plus de la franche rigolade, une chasse au trésor vient se calquer au scénario, nous emmenant dans des directions inattendues et créant même un certain suspense.

Sans jamais tomber dans l’overdose et la facilité, le métrage navigue parfaitement entre romance, film familial, comédie et drame, le tout porté par un casting étincelant. Si quelques ressorts scénaristiques sont prévisibles, la sincérité avec laquelle ils sont traités nous empêche d’être déçus. Et il apparaît bien difficile de ne pas ressortir de la salle obscure avec un grand sourire aux lèvres. Chaque personnage trouve sa place dans ce joyeux bordel, foutraque mais totalement maîtrisé ; les problématiques liées à chaque génération sont traitées avec justesse par le prisme de l’humour, et seul le bouquet final est légèrement en deçà des attentes. Néanmoins, Ulrike Grote nous livre un beau cadeau pour recharger les batteries de chacun ! A voir de toute urgence.

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